Le Madrid-Spirit de la compagnie Teekay, chargé de 130 000 m3 de gaz naturel liquéfié (GNL), a été le premier navire à s’amarrer à la jetée du nouveau terminal méthanier du Grand port maritime de Dunkerque (GPMD), le 8 juillet. Après plus de 4 ans de travaux de construction, l’arrivée de ce premier navire marque la mise en service industrielle de l’installation en permettant « le démarrage des essais dits en froid ».
Le Madrid-Spirit a été pris en charge par l’ensemble des acteurs du monde maritime de Dunkerque pour le mener en sécurité à la jetée du terminal. Il a été amarré et connecté aux bras de déchargement. Les installations ont été progressivement refroidies à – 163 °C. Le déchargement a été réalisé à lent débit entre le 8 et le 16 juillet, date de son départ. Le GNL a transité progressivement dans les canalisations pour atteindre le réservoir 3 puis l’ensemble des installations du terminal, soit les deux autres réservoirs, les pompes, les compresseurs et l’ensemble des tuyauteries.
La partie la plus visible de ces essais dits en froid, outre le navire à quai, est le fonctionnement de la torche. Elle ne se déclenche en fonctionnement normal qu’à de très rares occasions, lorsqu’il faut évacuer du gaz pour faire baisser la pression dans la tuyauterie, un peu comme une soupape de sécurité. Dans le cadre des essais dits en froid, elle a fonctionné en continu pendant une quinzaine de jours, comme prévu dans les protocoles de mise en route d’un terminal méthanier. Pour compléter les tests du terminal en conditions normales de fonctionnement, un deuxième navire est attendu le 7 août. Le démarrage du service commercial est prévu pour fin septembre par le gestionnaire du terminal Dunkerque LNG, filiale d’EDF, de Fluxys et de Total.
Dunkerque se place en tête
Implanté sur une plate-forme de 56 ha, le terminal méthanier de Dunkerque est équipé d’un appontement permettant le déchargement-rechargement des plus grands méthaniers de 267 000 m3 . Il compte 3 réservoirs de GNL, chacun d’une capacité de stockage de 190 000 m3 de GNL à – 163 °C, 10 open rack vaporizers (ORV) ou regazéifieurs qui permettent de réchauffer le GNL et de le transformer en gaz naturel avant de l’envoyer sur le réseau de distribution.
Une fois mis en service, le terminal méthanier de Dunkerque aura une capacité annuelle de regazéification de 13 milliards de m3 de gaz, soit environ 20 % de la consommation annuelle française et belge de gaz naturel, ce qui en fera le plus important terminal d’Europe continentale. Il est également le seul à être directement connecté à 2 marchés, français et belge, grâce à 2 canalisations distinctes.
