Le 1er juillet, Cemex France a mis en avant sa filiale, les Chantiers de la Haute-Seine (CHS), à l’occasion du lancement de la nouvelle identité visuelle de cet outil industriel consacré à la construction et à la réparation navale depuis 1919. « Aujourd’hui, il s’agit du plus important chantier fluvial d’Ile-de-France, installé à Villeneuve-le-Roi en amont de Paris », a indiqué Frédéric Motreff, directeur des CHS. Le chantier dispose de quatre voies de tirage à terre: deux de 150 t, une de 500 t, une de 800 t. Cette dernière voie vient d’être allongée pour atteindre près de 100 m de long et permet une mise en cale sèche d’unités de 800 t au lieu de 600 t précédemment. Le chantier emploie 50 salariés, des chaudronniers, soudeurs, mécaniciens, diésélistes, électriciens dans les ateliers ou sur le marbre de montage, et des chefs de projet dans le bureau des méthodes. Concernant la réparation navale, les CHS s’occupent de l’entretien de la flotte de 87 barges dédiées au transport de granulats de Cemex France, lors des visites de contrôle tous les cinq ans. Il ne faut pas oublier l’entretien des trois pousseurs de ligne et dix pousseurs de manœuvre pour lesquels « la révision moteur » intervient au minimum une fois par an. Le chantier accueille aussi en réparation et entretien des unités d’artisans bateliers ou des bateaux de logement de particuliers. Concernant la construction navale, les CHS réalisent des bateaux de passagers pour les Bateaux Parisiens ou les Bateaux Mouches, et des bateaux industriels pour Cemex France ou CFT. Les CHS réalisent encore des embarcadères, des établissements flottants ou des installations fixes. Les capacités de construction navale des CHS sont de 11,40 m de large sur près de 100 m de long. L’ensemble des étapes d’un projet est maîtrisé sur place avant et après la construction proprement dite: recommandations techniques, plans, essais en situation, bureau méthode, suivi administratif, expertises, etc. Et cela que ce soit pour la mise en œuvre d’un projet nouveau, d’une transformation, d’un aménagement ou d’une rénovation.
Priorité au transport fluvial
« Le chantier est un atout pour Cemex France », a déclaré Jean Bergouignan, directeur général de l’activité granulats. À l’avenir, selon Cemex France, les CHS ont un rôle à jouer dans le cadre des travaux du Grand Paris Express au cours desquels 40 Mt de déblais devront être évacués et entre 15 Mt et 20 Mt de granulats seront apportés pour la construction. Les barges pourront servir de stockage flottant. Les pousseurs seront utilisés au maximum de leur capacité grâce à l’entretien par le chantier qui pourra intervenir en cas de besoin. Le transport fluvial est bien précisé comme le mode à privilégier pour le transport des déblais et des matériaux dans les appels d’offres de la Société du Grand Paris. Toutefois, Jean Bergouignan a appelé à la vigilance sur la traduction concrète de cette contrainte. La Société du Grand Paris ne pourra pas contrôler toute la chaîne des sous-traitants des groupes de construction finalement retenus. Il existe ainsi un risque que l’évacuation des déblais et la livraison des matériaux de construction ignorent la voie fluviale.
Une histoire de longue date
Le 1er juillet, lors de la présentation de la nouvelle identité visuelle des Chantier de la Haute-Seine, le groupe Cemex a rappelé l’importance des liens avec sa filiale pour son activité granulats.
Les Chantiers de la Haute-Seine (CHS), créés en 1919, ont appartenu à la société Sablière et Entreprise Morillon Corvol (SEMC) pendant près de 24 ans. Les CHS se sont développés après la Seconde Guerre mondiale, comptant jusqu’à 350 salariés. En 1981, un groupe britannique, RMC, rachète SEMC. Puis, en 2005, les CHS intègrent le groupe international Cemex. Celui-ci, fondé au Mexique en 1906, compte aujourd’hui 43 000 salariés dans le monde dont 2 000 en France. Cemex France est présent sur l’activité granulats et des bétons prêts à l’emploi. Le transport fluvial constitue « l’autre métier de Cemex ». Il permet de transporter les granulats par la voie d’eau au moyen de 87 barges et trois pousseurs, essentiellement pour approvisionner le marché parisien.
Amandine Nilles
