Pour le moment, le port d’Açu se montre particulièrement attractif pour les acteurs du secteur pétrolier. Situé à 240 km au nord-est de Rio de Janeiro, le port est proche des principales zones pétrolières du Brésil, là d’où provient 80 % de la production nationale.
Le 7 juin, Prumo a ainsi lancé un terminal pétrolier indépendant, en partenariat avec l’Allemand Oiltanking GmbH. Ce terminal peut transférer jusqu’à 1,2 milliard de barils par jour (b/j).
Royal Dutch Shell possède également un contrat lui permettant de transférer, d’après la société Prumo, jusqu’à 300 000 b/j. Pour exporter sa production présalifère, la société pétrolière britannique BG (récemment acquise par Shell) a en effet décidé d’implanter son centre logistique dans le port d’Açu, pour une durée de 20 ans. L’objectif est de se servir d’Açu comme base d’embarquement à destination des marchés consommateurs, à savoir l’Asie et l’Amérique, principalement. En parallèle, un nouveau terminal maritime dédié au diesel et administré par BP vient d’être lancé.
« La plus grande base de soutien aux activités offshore »
Edison Chouest (l’un des principaux fournisseurs globaux de transport maritime offshore) mise lui aussi sur le port d’Açu. L’acteur compte bientôt y détenir la « plus grande base de soutien aux activités d’exploitation et de production de pétrole offshore au monde », censée accueillir à terme quinze navires simultanément. Ce projet inclut aussi l’installation d’un chantier naval: destiné aux embarcations d’Edison Chouest et à celles d’entreprises tierces, il devrait être opérationnel au cours du premier semestre 2017. Au Brésil, l’entreprise américaine possède en effet une flotte de 70 navires de soutien maritime offshore, offrant leurs services à des compagnies comme Petrobras, Shell, Queiroz Galvão, Total, Repsol et Statoil.
Les docks du complexe d’Açu exportent par ailleurs de la bauxite pour le compte du conglomérat industriel brésilien Votorantim Participações.
Le port d’Açu, dans sa configuration actuelle, reste bien loin du projet initial conçu par l’entrepreneur Eike Batista, dont le groupe EBX s’est effondré du jour au lendemain en 2013. À l’origine, le complexe portuaire, extrêmement ambitieux, devait notamment compter une entreprise de construction navale, OSX, mais aussi des aciéries ou encore des usines de voitures électriques.