Fin mai et début juin, un épisode de crue historique a entraîné un arrêt de la navigation sur la Seine, la Marne, la Moselle, l’Yonne, le Loing, le canal de Briare, le réseau du Nord-Pas-de-Calais, durant plusieurs jours. « Des centaines de bateaux de marchandises ont été bloqués, entraînant des pertes d’exploitation pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros par jour pour les plus grandes unités fluviales, et des mises au chômage technique », précise la Chambre nationale de la batellerie artisanale (CNBA) dans un communiqué du 9 juin. Pour celle-ci, cette crue a fait apparaître, « si besoin en était, l’insuffisance de l’entretien du réseau fluvial français et de ses infrastructures ». Les barrages, vieillissants et pour certains en travaux, n’ont pas joué pleinement leur rôle de régulation des risques hydrologiques. Le manque chronique de dragage des fleuves, rivières et canaux, propice à un envasement des voies d’eau, a aggravé les effets d’une crue déjà exceptionnelle. La décrue est amorcée mais les inquiétudes des transporteurs fluviaux demeurent car la crue a provoqué des dommages sur de nombreux ouvrages: digues rompues, berges et quais effondrés, barrages endommagés, portes d’écluses éventrées, plates-formes logistiques inondées, signalisation arrachée, etc. « L’étendue des dégâts pourrait être sans précédent, nécessiter d’importants travaux de remise en état et reporter d’autant un retour à la normale de l’activité fluviale. » La réouverture progressive à la navigation pourrait s’étaler sur plusieurs semaines voire plusieurs mois sur certaines parties du réseau.
Pré & post acheminement
Les transporteurs fluviaux inquiets des dégâts sur le réseau
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