« Nous sommes heureux de présenter un nouveau trimestre avec des résultats solides, soit un revenu net de 78,9 M$. C’est important, car les premiers mois de l’année 2016 sont ceux au cours desquels la fusion avec Frontline 2012 a été totalement effective, a déclaré Robert Hvide Macleod, directeur général de Frontline, le 31 mai. La compagnie a enregistré une belle performance, plus particulièrement sur le segment des VLCC, malgré un léger ralentissement du marché en février et mars. » Les charges d’exploitation ont atteint 124,3 M$ au premier trimestre, un niveau supérieur à celles des trois mois précédents en raison de l’augmentation significative de la taille de la flotte suite à la fusion, explique le communiqué de presse. Dans ces charges d’exploitation figure également le coût d’un navire placé en cale sèche au cours du premier trimestre. En date de mai 2016, la compagnie estime que les taux moyens de rentabilité pour la suite de l’année seront d’environ 22 500 $ pour les VLCC, 17 900 $ pour les Suezmax, 15 300 $ pour les LR2 et 14 000 $ pour les MR. « Ces taux sont très compétitifs », souligne le communiqué. Au cours du premier trimestre, la compagnie a pris livraison de quatre nouveaux navires de type LR2. Au 31 mars, le carnet de commande de la compagnie compte dix navires LR2, six VLCC et huit Suezmax, dont les livraisons sont programmées en 2016 et 2017. Au total, au 31 mars, la flotte de Frontline comprend 83 navires, y compris les nouvelles unités réceptionnées au cours du premier trimestre, pour une capacité totale d’environ 15 Mtpl.
Des voyages plus longs
Au cours des trois premiers mois de l’année, « le niveau élevé de la production de brut et des prix du baril en progression, couplé à une demande sans cesse croissante, ont considérablement resserré le marché et soutenu les taux de fret même si une certaine volatilité a aussi été présente », indique le communiqué. Le deuxième trimestre connaît un ralentissement mais la demande de transport de brut devrait demeurer forte. La demande est portée par la Chine et l’Inde. Les importations chinoises de brut ont augmenté de 11,8 % au cours des quatre premiers mois de 2016 par rapport à la même période en 2015. Cette tendance devrait se poursuivre dans les prochains mois, selon les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). D’autre part, « l’augmentation de l’offre de l’Opep et la baisse de la production aux États-Unis soutiennent la demande de transport en augmentant les distances des voyages, ce qui a pour effet de réduire l’offre de transport disponible », poursuit la compagnie. Celle-ci relève que le principal frein à la poursuite de la progression de la demande de transport pourrait être une diminution de la production mondiale de pétrole. « La hausse des prix du pétrole constitue un autre facteur qui peut affecter négativement les marchés à travers une réduction de la demande de pétrole et une augmentation du coût de soute pour les navires », poursuit la compagnie.
Une flotte contenue
Pour Frontline, l’arrivée de nouveaux navires en 2016 et 2017 ne devrait pas entraver l’évolution positive envisagée pour ces années-là pour le transport de brut. Jusqu’à présent, en 2016, 17 VLCC ont été ajoutés à la flotte mondiale « sans impact notable ». Il y a eu « une absence remarquable » de nouvelles commandes passées en 2016. Même si la livraison de navires neufs va s’accélérer, en particulier dans la seconde moitié de 2016 et en 2017, Frontline avance que « l’essor constant de la demande et la discrimination croissante à l’égard des navires les plus anciens peuvent aider à absorber ces entrées en flotte ». La compagnie s’attend également « à ce que les contraintes en matière de financement de la dette continuent de limiter les commandes de navires neufs ». Elle rappelle que les chantiers navals sont « sous pression » avec des restructurations en cours ou à venir, voire même une réduction de la capacité de production pour certains. En conclusion, la compagnie fait part de son optimisme: « Tous ces facteurs soutiennent une perspective positive à long terme pour le secteur pétrolier. Nous croyons en un marché pétrolier en bonne santé avec seulement une faible diminution de l’utilisation à court terme. »