La ligne Caen-Ouistreham-Portsmouth fête ses 30 ans

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Le 6 juin 1986, le Duc-de-Normandie, de la Brittany Ferries, a effectué la première traversée commerciale transmanche entre Caen-Ouistreham et Portsmouth. La liaison a rencontré un succès immédiat et un deuxième navire, le Reine-Mathilde, est affrété dès 1987. En 1992, un navire neuf, le Normandie, remplace le Duc-de-Normandie. La même année, une première extension du terminal portuaire de Caen-Ouistreham est réalisée. Un deuxième navire neuf est mis en service sur la ligne en janvier 2003, le Mont-Saint-Michel. En 30 ans, trois extensions du terminal de Ouistreham auront été réalisées.

Aujourd’hui, le Normandie et le Mont-Saint-Michel assurent trois liaisons quotidiennes entre Caen et Portsmouth. D’une capacité respective de 2 100 et 2 170 passagers, 648 et 830 voitures, et équipés de restaurants, cinémas, salles de jeux et bars, les navires proposent une traversée aux allures de mini-croisière à une clientèle à 80 % britannique, pour « les familles holydays motorisées », comme Jean-Marc Roué, président du conseil de surveillance de Brittany Ferries propose de les appeler.

Depuis l’ouverture de la ligne, 27,5 millions de passagers ont été embarqués. Elle transporte un million de passagers par an et 110 000 véhicules de fret (176 000 t en 2015). Le marché du fret se partage à parts égales entre continentaux et Anglais. Pour Jean-Marc Roué, le principal attrait de la ligne est la fréquence des liaisons offertes, les hinterlands bien connectés dans les ports d’arrivée et de départ avec des « délais de remplissage et de vidange des ports efficaces » (les escales ne durent qu’1 heure 45). Les transporteurs peuvent également optimiser le temps de repos des chauffeurs pendant la traversée.

Une forte concurrence

La liaison Calais-Douvres, avec le projet d’extension du port de Calais (Calais 2020) mais également le transport aérien low-cost et le tunnel sous la Manche, réduit la part de marché de Brittany Ferries sur le trafic transmanche à 10 % pour les passagers, 5 % pour le fret. L’enjeu pour Christophe Mathieu, président du directoire de Brittany Ferries, est de maintenir cette part de marché et de continuer à offrir une alternative de transport. Il souligne que sa compagnie développe une activité périphérique importante pour l’aménagement des territoires: « Pour éviter que les artères se bouchent, il faut aussi irriguer les petites veines. » Les clients britanniques de Brittany Ferries sont autant de touristes pour Caen, Cherbourg, Saint-Malo et Roscoff, rappelle-t-il. Selon lui, la ligne Caen-Ouistreham-Portsmouth est un « trait d’union logistique » essentiel dans la coopération transfrontalière, avec des retombées économiques importantes.

Des investissements nécessaires

C’est pourquoi il se félicite des investissements portuaires réalisés et appelle à poursuivre l’effort, notamment au terminal de Saint-Malo qui manque de fluidité. Les collectivités territoriales sont également appelées à développer leurs stratégies de promotion de l’attractivité des territoires. La compagnie, après cinq années d’exercice difficile, semble renouer avec la stabilité. Jean-Marc Roué se montre prudent mais confiant pour l’avenir. Il précise que, pour répondre à la mise aux normes environnementales, 100 M€ ont été investis par la compagnie dans des scrubbers pour quatre navires sur six. Le renouvellement de la flotte est également envisagé à moyen terme, notamment pour remplacer le Bretagne (ligne Saint-Malo/Portsmouth) et le Normandie.

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