Dans le cadre d’une procédure d’adjudication, le port d’Anvers a choisi Engie comme concessionnaire et exploitant commercial pour une période de 30 ans « pour la création d’un nouveau concept: une plate-forme d’énergies alternatives pour la mobilité et le transport au quai 526/528 », précisent les communiqués des deux parties diffusés fin avril. La concession entrera en vigueur en octobre et la première phase de la plate-forme sera opérationnelle fin 2017. Cette dernière se compose de trois éléments: une station d’avitaillement GNL « shore-to-ship » pour la navigation intérieure, les petits caboteurs, dragueurs et remorqueurs; une station GNL et CNG pour le transport routier; et des bornes de recharge pour véhicules électriques.
La station d’avitaillement en GNL se composera d’une unité indépendante avec la capacité de stockage en GNL permanente nécessaire et un bras d’avitaillement flexible. En fonction du volume et de la taille du raccordement du réservoir de carburant GNL du bateau, une ou deux pompes peuvent être mobilisées pour le soutage. La connexion d’un navire méthanier d’alimentation en GNL pour remplir le réservoir interviendra avec le même raccordement. Pour la station GNL et GNC pour les camions, bus et voitures, un réservoir de stockage permanent est prévu. Le GNC sera produit sur le site même, à partir du réservoir de stockage de GNL, par le processus de gestion du « boil-off » (évaporation, voir encadré).
Contribuer à la durabilité du port
Le site sera aussi équipé de pompes diesel pour pouvoir répondre aux demandes de carburant des camions bifuel. L’électricité de l’infrastructure de recharge rapide pour véhicules électriques sera produite par le système de gestion du gaz boil-off. Le gaz généré lors du réchauffement du GNL sera utilisé comme carburant dans un générateur qui produira de l’électricité pour les bornes de recharge.
Avec cette plate-forme d’énergies alternatives, Anvers « entend contribuer à la durabilité du port et faciliter l’utilisation du GNL pour la navigation intérieure via le nouvel avitaillement », indique le communiqué de presse. Les autorités du port rappellent que le premier avitaillement d’un bateau fluvial avec un camion a été réalisé à Anvers en 2012. Depuis lors, l’avitaillement en GNL est régulièrement effectué au quai 526, spécialement équipé à cet effet. En septembre, un navire, le Sefarina, a été avitaillé en GNL par un camion dans le port d’Anvers.
La gestion du boil-off gaz pour une installation zéro émission
Lorsque le GNL (-169 °C) est stocké et n’est pas prélevé, il commence à chauffer sous l’effet de la température ambiante. Le GNL devient gazeux et se vaporise (« boil-off gas »). Afin de contrôler l’accumulation de pression dans le réservoir, le gaz d’évaporation peut être utilisé comme combustible pour produire de l’électricité en vue d’alimenter les bornes électriques ou peut être injecté dans le réseau. Si la demande en électricité est nulle, le gaz peut à nouveau être refroidi, redevenant ainsi liquide, et est réincorporé dans le réservoir de GNL en vue d’être réutilisé. Enfin, le GNL peut également être transformé d’une manière efficace en GNC (gaz naturel comprimé). L’ensemble du processus d’optimisation assure l’absence d’émissions dans l’atmosphère.
