La Direction générale des ports nigérians constate que 60 % de la hausse du trafic sont liés aux exportations de produits pétroliers. Ainsi, les terminaux des marchandises générales et des vracs accusent un repli. Cette politique à long terme doit permettre de rééquilibrer les flux. En 2015, seuls les produits issus du secteur hydrocarbures ont enregistré une hausse. Les exportations de pétrole brut sont en hausse de 9,1 % à 117,6 Mt. Le GNL progresse de 3 % à 22,3 Mt et les produits raffinés se stabilisent avec une légère hausse de 0,6 % à 20,6 Mt.
Du côté des autres flux, les trafics affichent des baisses. Les vracs secs perdent 4,6 % à 9,3 Mt et les marchandises diverses reculent de 26 % à 10,6 Mt.
Rééquilibrer les flux
Parmi ce dernier trafic, les ports du Nigeria enregistrent une baisse des trafics conteneurisés. Avec un trafic global de 1,5 MEVP, les ports nigérians voient leur trafic conteneurisé perdre 17 %. L’écart entre les trafics de conteneurs pleins et vides reste identique. Il se situe à 60 % pour les pleins en 2015 contre 57 % un an auparavant. Les trafics de conteneurs pleins ont perdu 12,6 % à 929 239 EVP quand les conteneurs vides baissent de 23 % à 608 847 EVP.
Le président du gouvernement fédéral, Muhammed Buhari, a également pris la décision d’interdire l’importation de produits qui pouvaient être produits localement. Sur le court terme, cette décision a affecté le trafic portuaire. Sur le plus long terme, analyse la direction du port, cette décision place les ports nigérians dans la perspective d’être acteurs d’exportation plus que d’importations. Pour le directeur général de l’Autorité portuaire nigériane, Habib Abdullahi, « en lien avec la volonté du gouvernement fédéral de diversifier l’économie nigériane face à la baisse des revenus tirés du secteur pétrolier, l’Autorité portuaire nigériane a mené une étude pour se concentrer sur les potentiels de trafics à développer qui peuvent générer des revenus plus importants ». Les résultats de cette étude démontrent que le Nigeria est devenu un pays de grande consommation. Les exportations de produits non pétroliers n’entrent pas pour plus de 10 % dans les marchandises exportées, voir moins de 3 % du volume exporté par le Nigeria. « Au final, 86 % des conteneurs repartent à vide du Nigeria, ce qui a un coût pour les consommateurs nigérians », a continué le directeur général. Par ailleurs, cette étude démontre que 90 % des matières premières exportées, à l’exclusion des produits pétroliers, sont des produits agricoles (cacao et huile de palme). Pour la direction générale du port, l’effort doit se porter sur l’exportation par conteneurs de ces produits afin d’optimiser les coûts portuaires.