En février, une résolution a en effet été publiée par le Secrétariat spécial aux ports, à la demande de la Companhia Docas do Rio de Janeiro (l’autorité en charge du port de Rio). Selon cette dernière, les armateurs qui accosteront en dehors du Pier Mauá (un quai qui peut accueillir deux navires) devront régler 30,87 réals (soit 7,68 €) par passager embarquant ou débarquant, et 22,45 réals (5,58 €) par passager en transit. Cette nouvelle mesure inquiète au plus haut point Cristina Fritsch, présidente de l’Association brésilienne des agences de voyage de Rio de Janeiro (Abav-RJ): « Le secteur de la croisière est déjà en train de connaître une diminution de son activité au Brésil en raison des taxes élevées, bien supérieures aux normes internationales, et du manque d’infrastructures. Quelques armateurs comme Royal Caribbean Cruises et Pullmantur ont déjà clôturé leurs activités au Brésil, note-t-elle. Alors qu’en 2011, l’offre était de vingt navires, on n’en prévoit que cinq pour la prochaine saison. La création d’une taxe supplémentaire comme celle-là peut mener à la fin du secteur des croisières à Rio de Janeiro. »
Rapide calcul
La spécialiste fait un rapide calcul en prenant l’exemple d’un navire de 3 000 passagers. « Pour les seuls passagers en transit, l’armateur devra payer à la Companhia Docas do Rio de Janeiro la somme de 67 350 réals (16 745 €). Si 3 000 passagers débarquent et 3 000 embarquent, cette somme monte à 185 220 réals (46 050 €). Par ailleurs, ils veulent taxer les membres de l’équipage également, ce qui n’arrive nulle part au monde. C’est intenable! », dénonce-t-elle. Et de rappeler que, pour la seule année 2015, l’industrie de la croisière aurait payé quelque 159 millions de réals de taxes portuaires (39,5 M€) au Brésil.
Cristina Fritsch s’est donc fixé comme objectif de bloquer la résolution n° 4367. Pour ce faire, elle a organisé une cellule de crise avec notamment les présidents des commissions de tourisme de l’assemblée législative de Rio de Janeiro et l’Ordre des avocats du Brésil. Si sa tentative échoue, la résolution entrera en vigueur lors de la prochaine saison, soit fin 2016.