« L’inauguration de ce simulateur de navigation fluviale au port Édouard Herriot de Lyon est une fierté collective des transporteurs, des opérateurs et des équipes des partenaires qui ont participé à ce projet », a déclaré Didier Léandri, président délégué général du Comité des armateurs fluviaux (CAF), le 1er avril, lors d’une conférence de presse. Développé depuis 2009, le projet de simulateur a rassemblé au fil des années six partenaires: le CAF, l’institut de formation Fluvia, le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), la Compagnie nationale du Rhône (CNR), l’association de promotion des activités liées à la voie d’eau Promofluvia, et l’établissement Voies navigables de France (VNF). Cet outil a coûté 2,7 M€ pris en charge par les partenaires et cofinancés par l’Union européenne. Pour Elisabeth Ayrault, présidente générale de la CNR, « c’est un rêve accompli et une grande fierté car ce simulateur est un outil rare au sein de l’Union européenne et qui montre les compétences françaises ». Le simulateur de navigation fluviale installé sur le port Édouard Herriot constitue le quatrième outil du genre aux côtés de ceux de Duisbourg, Rotterdam et Tremblay-sur-Mauldre. Par rapport aux trois déjà existants, le simulateur de navigation fluviale de Lyon possède l’avantage d’être le plus récent, moderne et performant, ont souligné les partenaires du projet.
Priorité à la sécurité
Ce simulateur de navigation fluviale reproduit 70 km de navigation sur neuf sites réputés délicats à naviguer sur le Rhône, et six sur la Saône. La navigation sur le Rhône est un exercice difficile, notamment en raison de l’importance du débit, des vents, des courants et de la présence de nombreuses zones délicates à passer. Il en est de même sur la Saône, notamment dans la traversée de Lyon et sur certains secteurs en amont. Le simulateur reproduit de façon virtuelle le comportement réel de cinq types de bateaux, chargés ou vides, selon la météorologie, le courant, les ordres de barre et de machines. La cabine de pilotage, équipée des organes de commande et de contrôle identiques à ceux d’un « vrai » bateau, est entourée de grands écrans sur lesquels sont projetées des images de synthèse de l’environnement extérieur: écluses, ponts, berges, balisage, etc. Il permet aux pilotes d’expérimenter toutes les conditions de navigation et de compléter leur expérience. Les premières formations sont programmées à partir du mois de septembre.
Attirer les jeunes
Didier Léandri a précisé les objectifs de ce simulateur pour la profession fluviale. « Le premier est d’assurer la sécurité de la navigation sur le Rhône et la Saône, deux fleuves réputés techniques pour la navigation. » Le deuxième objectif est une économie de temps: la navigation est en flux tendus sur le Rhône et l’installation d’un simulateur à Lyon permet d’optimiser les séquences de formation. Le troisième est environnemental en améliorant l’acquisition d’une conduite rationnelle et écologique par les pilotes. Le quatrième objectif est économique. « En formant les équipages à éviter tout accident ou erreur de navigation, nous améliorons l’acheminement des marchandises. » Enfin, avec ce simulateur, la profession fluviale montre ses capacités de recherche et développement, de proposition de solutions innovantes. Cette image moderne du transport fluvial est particulièrement importante vis-à-vis des jeunes susceptibles d’entrer dans la profession fluviale. À moyen ou long terme, des modélisations d’autres fleuves que le Rhône ou la Saône pourraient être ajoutées au simulateur avec l’ambition d’exporter le modèle sur d’autres bassins français ou européens.