À cette occasion, Christine Cabau-Woehrel, directrice générale du Grand port maritime de Marseille (GPMM), a souligné que « les ports doivent s’adapter et être prêts pour la transition énergétique, même si la baisse du prix du baril et donc des soutes brouille le message actuellement ». À terme il va se mettre en place un nouvel équilibre, et les ports doivent se préparer à offrir tous les services pour proposer d’autres solutions de soutage que le fuel lourd. Il y aura plusieurs modèles et plusieurs énergies possibles pour les soutes: scrubber, diesel, gaz naturel liquéfié (GNL). Il s’agit aussi pour les ports maritimes de se conformer aux dispositions de la directive 2014/94 de l’Union européenne du 22 octobre 2014 portant sur le déploiement d’une infrastructure pour carburants alternatifs.
Dans ce contexte à venir, le GPMM travaille sur toutes les solutions de soutage, a indiqué Christine Cabaud Woehrel. Elle estime que les ports disposant d’au moins un terminal GNL vont être avantagés. Pour le GNL, des avitaillements truck-to-ship et ship-to-ship sont envisagés.
Une longue période de transition nécessaire
Pour cette dernière solution, il faut toutefois une demande de volume de GNL d’un certain niveau. « Le GNL pourra être le carburant même des plus grands navires, a indiqué Christine Cabau-Woehrel, mais une longue période de transition sera nécessaire. » Une centaine de navires au GNL (y compris des navires de croisières) sont en commande auprès des chantiers et auront besoin de solutions d’avitaillement dès leur mise en service. Les ports doivent aussi s’adapter aux scrubbers et aux besoins qu’ils créent en termes de nettoyage et de gestion des résidus. Parmi les freins, il manque un cadre réglementaire au niveau européen pour les conditions et les règles d’avitaillement, notamment du GNL. Christine Cabau-Woehrel estime toutefois que le travail est en cours sur ces sujets, et s’accélère, même ces derniers temps. Enfin, avant toute décision ferme d’investissement dans les nouvelles solutions d’avitaillement, le préalable indispensable est l’existence d’un modèle économique solide.
