Le port se maintient aux environs des 5 Mt

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Avec un trafic de 4,9 Mt, le Port autonome de Nouvelle-Calédonie (Panc) perd 4,3 % sur l’année. Des chiffres qui ne montrent pas toujours le reflet précis de l’économie de l’île. Sur les cinq dernières années, le port du Caillou se stabilise aux alentours de 5 Mt. « Sur cette période, la différence entre le meilleur et le plus faible trafic s’élève à 220 000 t. Ce ne sont pas des tendances lourdes mais des effets conjoncturels qui affectent le port », explique le directeur général du Panc, Philippe Lafleur.

La baisse enregistrée touche principalement le trafic à l’importation. Ainsi, les vracs solides perdent 6,5 % à 330 178 t. Le charbon, le gypse et le clinker voient leurs trafics s’effriter quand les autres trafics de vracs secs augmentent. À l’inverse, les trafics de vracs liquides enregistrent une hausse conséquente de 9,7 % pour terminer 2015 à 687 335 t. Toutes les filières de ce courant sont en hausse, à l’exception du gazole qui perd quelque 10 000 t. Ceci ne représentant qu’une partie d’un navire, cette baisse n’est qu’un report d’une année sur l’autre d’une cargaison. Quant aux importations de marchandises diverses, elles sont stables à 551 830 t. Dans cette filière, les produits manufacturés et les produits alimentaires sont en hausse. « Ce sont ces trafics qu’il faut regarder parce qu’ils démontrent de l’activité économique dans l’île », continue le directeur général du port.

Du côté des exportations, la baisse de 2 % à 269 044 t tient surtout aux trafics des marchandises diverses « autres » qui ont perdu 14 000 t environ. Les mattes et ferro-nickel perdent 1,2 % à 201 818 t.

Le trafic conteneurisé global perd 1,9 % en tonnage à 696 092 t. Le nombre de conteneurs pleins fond de 3,4 % à 54 183 EVP.

Principal trafic du port de la Nouvelle-Calédonie, le trafic de nickel destiné à l’usine de la Société Le Nickel perd 8 % à 2,9 Mt. Une baisse liée à l’arrivée de nickel depuis les trois principaux sites de l’île qui n’ont pas livré directement leur production au port. Ainsi, Kouaoua a vu son trafic intérieur perdre 6,2 % à 663 786 t. Le centre de Nepoui a expédié 19,9 % de nickel en moins à 483 976 t. Enfin, les expéditions vers le port de Nouméa depuis le centre minier de Paagoumene ont reculé de 13,2 % à 795 829 t.

Les embûches du projet de nouveau quai

Dans une note publiée en mars, l’Institut d’émission de l’outre-mer (IEOM) qualifie le secteur maritime de l’île comme « un levier à actionner ». L’Institut reconnaît malgré tout la bonne qualité des infrastructures portuaires locales. « Réputé comme l’un des ports les mieux équipés du Pacifique Sud insulaire, le port de Nouméa constitue également la deuxième plate-forme de transbordement de l’Océanie (derrière Fidji). Cette fonction de hub repose sur la fourniture de prestations de manutention, de stockage et de transbordement des marchandises. » Fort de ce constat, le Panc a mis sur pied un schéma directeur ambitieux pour les années à venir. « Malheureusement, indique Philippe Lafleur, nous avons été de déconvenues en déconvenues. » Le projet de développement du port comprend la construction d’un quai neuf et le dragage du chenal d’accès au port pour porter le tirant d’eau à 12,5 m. « Par trois fois nous avons passé ce marché qui a été annulé à chaque fois. » De quoi décourager, mais le directeur du port est persuadé de l’utilité de ces travaux pour le développement de l’île. Le premier appel d’offres pour la construction du quai a été attribué. Peu de temps après cette concession, deux des quatre entreprises du consortium ont déposé le bilan. Un second appel d’offres est alors lancé. Une procédure en référé l’annule. Une troisième fois, le port remet son projet sur le métier. Le tribunal administratif de Nouvelle-Calédonie annule le marché. Un appel est formé auprès de la Cour administrative de Paris. Cette dernière annule l’annulation mais résilie le marché. « Nous allons donc passer un quatrième appel d’offres », indique Philippe Lafleur avec philosophie. Des procédures qui ternissent l’image du port comme maître d’ouvrage. Malgré toutes ces déconvenues, le trafic continue. « Nous n’avons pas eu à souffrir du départ de lignes régulières au cours de ces procédures ni de la feederisation de notre île. » La persévérance de l’ensemble des salariés du port et de toute la communauté portuaire semble maintenant porter ses fruits. Le dossier est en consultation. Si aucune nouvelle embûche ne vient contrarier le projet, le port de Nouméa devrait disposer de son quai dans le courant de 2018. « Dès que les opérations de construction du quai seront lancées, nous entamerons en parallèle le dragage du chenal », annonce le directeur général du port.

Après ces premiers mois, l’année 2016 devrait continuer sur la même tendance que les précédentes. Seul point à observer avec attention, la crise subie par le nickel. La baisse du cours du nickel semble avoir un effet sur les échanges de cette matière première. « Nous n’en avons pas senti les effets pour le moment mais il faut raison garder. Il y a toujours un décalage entre la survenance de la crise et les répercussions sur l’activité portuaire. »

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