Avec un total de 54 Mt transportés en 2015 et un peu moins de 75 millions de tonnes/kilomètres (t/km), le transport fluvial de fret sur le réseau français enregistre un repli de 5 % en tonnage et de 3,7 % en prestations comparativement à l’année 2014. Dans son communiqué diffusé le 16 février, Voies navigables de France (VNF) indique que les résultats du « secteur du fret présentent de fortes disparités des trafics par filière mais aussi par bassin de navigation ». La filière agroalimentaire est la seule à afficher une évolution positive avec 14,8 Mt (+ 4,2 %) et 2,52 Mt/km (+ 7,1 %). Il s’agit d’un trafic record, souligne VNF. La filière des matériaux de construction, l’une des plus importantes pour le transport fluvial, se replie à 19,5 Mt (– 7,1 %) et 1,49 Mt/km (– 10,3 %). « Ce recul s’explique par la mauvaise santé globale du secteur du BTP depuis quelques années. Néanmoins, un frémissement depuis l’automne permet d’envisager avec plus d’optimisme l’année à venir », relève VNF. Pour les résultats de la filière énergie (6,8 Mt, – 11 % et 897,7 Mt/km, – 7 %), VNF relève des évolutions divergentes entre les produits pétroliers (+ 8,1 % en t/km) et ceux issus du charbon (– 28,6 % en t/km) suite à la fermeture de trois centrales thermiques en Ile-de-France et la poursuite de la réduction de l’activité du secteur sidérurgique en Lorraine. La filière chimique et engrais (3,8 Mt, – 8,8 % et 576 Mt/km, – 8,1 %) « pâtit de la fermeture de la raffinerie Petroplus de Petit Couronne entraînant à la baisse l’activité globale des transports de produits chimiques (– 13,4 %, et – 1 % hors impact spécifique de la fermeture de la raffinerie) avec de meilleurs résultats pour les engrais (+ 0,3 % en t/km) ».
Le tourisme fluvial se porte bien
Avec 550 000 EVP, le transport de conteneurs est en déclin de 1,3 % en 2015. Selon VNF, « la situation apparaît contrastée suivant les bassins de navigation avec une hausse assez sensible de l’activité sur le Nord-Pas-de-Calais (+ 6,5 %) et le Rhône (+ 2,9 %). À l’inverse, la situation du Rhin s’est détériorée (– 10 %) du fait du phénomène de basses eaux particulièrement important en fin d’année. La situation de la Seine apparaît intermédiaire (– 1,6 %) ». Plus globalement, le réseau du Nord présente une progression en tonnage (+ 3 %) et un recul en t/km (– 0,3 %). Il en va de même pour le bassin Rhône-Saône. La Moselle souffre (– 15,6 %) et le bassin Seine-Oise est à la peine (– 4,3 %). Enfin, VNF met en avant les résultats du tourisme fluvial avec « une croissance de ses recettes issues des ventes de vignettes de 4 % qui s’explique par un renforcement de la flotte de bateaux sur tous les bassins de navigation en France. La filière des bateaux de croisière connaît une croissance exceptionnelle de 15 % ».