Le bilan 2015 des activités portuaires de Tarente (Pouilles, Italie) fait état d’abord d’une baisse du volume de trafic de conteneurs de 91,1 % par rapport à l’année précédente de janvier à mars. Puis d’une interruption brutale coïncidant avec la cessation des activités du terminal TCT (Taranto Container Terminal). Pour relancer un secteur important, l’autorité portuaire a lancé un appel d’offres international le 15 février sur le Journal officiel de l’Union européenne.
Globalement, le bilan publié par l’Autorité portuaire est mauvais. L’an dernier, le volume de trafic global a chuté de 19 % par rapport à 2014. En chiffres, cela veut dire 22,6 Mt contre 27,8 Mt. Un seul secteur échappe au désastre, celui des liquides, en hausse de 45,9 %. Dans les détails, le trafic de marchandises conventionnelles a baissé de 22 %, celui des marchandises générales de 37,3 %, le volume étant estimé à 4,8 Mt. Selon l’Autorité portuaire, ce mauvais scénario est lié au fait que le port de Tarente est pris d’abord entre le marteau de la fermeture de la société qui gérait le terminal (liquidée en juin par ses actionnaires Hutchinson, Evergreen e GSI) et l’enclume d’Ilva, la société spécialisée dans la production et la transformation de l’acier qui a réduit au minimum son volume de trafic de produits sidérurgiques.
Tandis que l’Autorité portuaire se concentre sur la réouverture du terminal pour relancer ses activités dans le conteneur, des bruits courent sur un accord avec l’Iran. En décembre, le ministre des Infrastructures et des Transports, Graziano Delrio, en visite officielle à Tarente pour l’inauguration de la nouvelle plate-forme logistique, a évoqué des prises de contacts. Car depuis l’accord sur le programme nucléaire iranien après des mois de pourparlers exténuants, l’Iran examine le profil des pays intéressants d’un point de vue investissements; bilatéraux, bien sûr. La visite récente en Italie du président Hassan Rouhani a déjà débouché sur la signature de contrats ou précontrats. Selon la rumeur, la compagnie maritime publique iranienne, Islamic Republic of Iran Shipping Line, pourrait gérer les investissements prévus dans le port situé dans le talon de la botte. « Nous ne nous occupons pas des affaires purement politiques comme celle d’une éventuelle participation iranienne. Toutefois, si l’Iran décide de poser ses conteneurs dans un terminal italien, celui de Tarente est libre, ce qui n’est pas le cas du reste de la péninsule », évoque Sergio Prete, le commissaire extraordinaire, président de l’Autorité portuaire. En attendant l’arrivée du ou des sauveurs du terminal, l’Autorité portuaire peaufine sa liste des travaux. Après la COP 21, les idées sont toujours floues malgré les pressions des écologistes. Pour le reste, l’objectif est d’offrir un lifting complet au port pour séduire les investisseurs potentiels. À commencer par les quais et le dragage des fonds.