La date de mai pour l’inauguration du canal de Panama élargi et son ouverture commerciale dans la foulée correspond à celle annoncée fin décembre par Jorge Quijano, président de l’Autorité du canal de Panama (ACP), « idéalement entre avril et juin 2016 ». Juan Carlos Varela s’est félicité de « la tenue de la livraison du chantier à la date prévue », et ce malgré les retards accumulés tout au long de ces deux dernières années en raison de difficultés techniques, de conflits sociaux et d’un litige financier à propos des surcoûts occasionnés, qui avait opposé en janvier 2014 l’ACP et le consortium en charge des travaux d’élargissement, le GUPC.
Derniers tests
Le 4 février, l’ACP a annoncé l’achèvement du renforcement des écluses présentant des fissures, ainsi que le colmatage et la mise en eau de l’écluse de Cocoli, côté Pacifique. Le 5 février, le remplissage du bassin d’épargne supérieur de l’écluse d’Agua Clara, du côté Atlantique, a atteint le niveau requis pour pratiquer les tests d’étanchéité sur les canaux d’alimentation et de drainage. Une fois ces vérifications effectuées, le GUPC procédera aux tests sur les bassins intermédiaires et inférieurs. Les 18 bassins d’épargne (trois bassins pour chacune des trois chambres de l’écluse d’Agua Clara ainsi que pour les trois chambres de l’écluse de Cocoli) sont tous équipés de dispositifs permettant de réutiliser 60 % de l’eau utilisée pendant chaque transit. Les nouvelles écluses consommeront donc 7 % d’eau en moins que les écluses actuelles. Jorge Quijano insiste sur l’importance du bon fonctionnement des bassins, parce que « l’eau pour les éclusages provient du lac Gatun qui est une des ressources principales du Panama en eau potable, et que cette ressource doit être utilisée de manière responsable ». Le 14 février, enfin, l’ACP a annoncé que le GUPC avait achevé avec succès les tests de fiabilité des travaux de renforcement sur les écluses de Cocoli. L’opération conduite par le GUPC a consisté à « faire monter progressivement l’eau derrière les portes de l’écluse jusqu’au niveau où sont apparus les suintements au mois d’août ». Les tests ont ensuite été vérifiés et validés par « une équipe d’experts indépendants, d’ingénieurs et de chercheurs de l’université technologique de Panama (UTP) ». Il reste à effectuer les tests de vérification sur les composants électromécaniques.
Le calendrier des travaux pour l’achèvement des 4 % restants à fin décembre sera donc bien suivi tel que planifié. Mais dans le contexte actuel du faible coût du fuel, il n’y a plus de réelle urgence, puisque « la focalisation sur les très grands porte-conteneurs n’a plus vraiment de sens » (voir JMM du 19/02, p. 22). Il ne devrait donc pas y avoir immédiatement d’afflux de conteneurs en transit entre les océans Pacifique et Atlantique. Le gouvernement panaméen mise plutôt sur une lente progression et ne s’attend pas à enregistrer de hausse significative des trafics avant 2017.