En juin, l’entreprise a fait part de son très attendu plan d’investissement quinquennal, envisageant la vente de 15 Md$ d’actifs pour se concentrer sur l’exploration et la production. En janvier, elle a annoncé une réduction supplémentaire de 24,5 % de son plan d’investissement jusqu’en 2019, et envisage désormais la possible vente de son bras logistique, Transpetro. C’est tout du moins ce qu’a récemment annoncé le directeur financier de Petrobras, Ivan Monteiro. Cela « pourrait mettre un point final à l’histoire de la reprise de l’industrie navale du Brésil », alertent nos confrères brésiliens du Jornal do Commercio.
Transpetro est à l’origine du Plan de modernisation et de rénovation de la flotte (Promef), lancé en 2005. Ce programme a un double objectif: éviter toute dépendance vis-à-vis de l’étranger pour le transport de pétrole et de combustible, mais aussi booster l’industrie nationale. Grâce à la commande de 49 unités supplémentaires auprès de chantiers navals brésiliens, Transpetro visait une flotte totale de 110 navires.
Des commandes suspendues
Mais fin 2015, la filiale de Petrobras a fait part de son intention de suspendre la commande de 13 navires: 11 unités devaient être construites par le chantier Estaleiro Atlântico Sul (EAS), et les deux autres par Vard Promar dans le complexe de Suape (les deux entreprises et le gouvernement du Pernambouc sont d’ailleurs en pleine négociation afin d’infléchir cette décision).
Sérgio Bacci, vice-président du Sinaval (Syndicat national de l’industrie de construction et de réparation navale et offshore), espère que le Promef sera maintenu, même si une cession est finalement à l’ordre du jour: « Les pays qui sont devenus de grands acteurs du secteur, comme par exemple la Chine, la Corée du Sud, le Japon et la Norvège, qui ont bénéficié d’incitations publiques et ont nécessité vingt ans pour se consolider. Tuer le programme maintenant est un retour en arrière », juge-t-il. Selon d’autres experts du secteur, il est toutefois peu probable que ce programme soit maintenu si Transpetro est revendu: le Promef relèverait en effet davantage de la volonté politique que d’une véritable ambition de productivité, estiment-ils.