Les principaux flux responsables de ces baisses d’activité se retrouvent dans le secteur énergétique. Les importations de pétrole brut et de gaz naturel ont tous les deux accusé un repli de respectivement 11,1 % à 7,5 Mt et de 14,1 % à 1,06 Mt. Difficile d’intervenir sur ces flux pour le président du directoire. « Nous sommes passifs sur les mouvements des flux énergétiques. Dès lors que l’économie asiatique croît, les pays de cette région achètent le gaz naturel plus cher. Il est donc parti plus facilement vers l’est que chez nous. Quant au pétrole, la baisse est en partie liée à l’arrêt technique de la raffinerie de Dourges. » Ajouté à cela l’arrêt de la centrale thermique de Cordemais sur toute l’année 2015, et qui devrait se prolonger en 2016, et le charbon est aussi de la partie avec une diminution de son trafic de 33,6 % à 816 000 t.
Après cette année difficile, les premières semaines de 2016 montrent plus d’optimisme. « Sur le seul mois de janvier, nous avons réalisé le tiers du trafic de gaz de 2015, continue Jean-Pierre Chalus. Si le rythme continue, nous devrions avoir atteint notre niveau de trafic de gaz de 2015 dès le courant du mois de mars. » Pour le directoire et le conseil de surveillance du Grand port maritime de Nantes Saint-Nazaire, l’objectif est de disposer d’un outil dès que les trafics énergétiques reviendront. « Nos actions sur cette filière sont avant tout destinées à sécuriser nos installations. Notre intervention est plus importante sur les autres filières qui participent à la croissance de l’économie régionale. »
En effet, si les vracs liquides affichent un retrait de trafic sur les deux dernières années, les vracs solides se sont rattrapés en 2015. En revenant juste audessus de la barre des 7 Mt l’an dernier, en retrait par rapport aux 7,8 Mt de 2013, le GPMNSN affiche une croissance sur ces flux. Une performance attribuée aux céréales et à l’alimentation animale. Avec 1,8 Mt, les céréales ont enregistré une croissance de 29,3 % à 1,8 Mt, en progression sur les trois dernières années. Les vracs solides auraient pu connaître une meilleure destinée si les sables de mer et les engrais n’avaient pas rétrogradé en 2015.
Enfin, sur les diverses, le trafic n’est pas à la fête. Avec 2,5 Mt, le roulier et le conteneur en tonnage régressent. Le roulier perd 40 % après l’arrêt en septembre 2014 de la ligne entre Nantes et Gijón. La ligne Montoir-Vigo a inscrit une troisième escale depuis janvier 2015 qui n’a pas réussi à compenser l’arrêt de la première ligne. Quant à la ligne Milk Run Med, entre les ports méditerranéens, Bordeaux et Nantes Saint-Nazaire, elle confirme son ancrage sur le port ligérien avec des trafics constants. Les conteneurs perdent de leur volume en tonnage, mais gagnent 2,4 % à 182 000 EVP. Ils sont revenus à leur niveau de 2013. Une hausse que le port attribue avant tout aux opérations de MSC vers son hub de Valence et au développement du trafic vers l’Afrique de l’Ouest.
Une référence de la transition énergétique
Le Grand port maritime de Nantes Saint-Nazaire s’est lancé dans des travaux d’allongement du quai du terminal à conteneurs de Montoir. « Actuellement, sur le terminal, nous ne pouvons pas recevoir des navires de plus de 4 000 EVP. Les travaux engagés sur le chenal et sur le quai nous permettrons d’accueillir, des unités de 8 000 EVP mais surtout d’améliorer la productivité des outils », explique le président du directoire. Le terminal actuel suit la courbure de la Loire.
Outre l’allongement des quais, les travaux prévoient la résorption de cette courbure. Il reviendra ensuite aux opérateurs de cette partie du terminal, comme à TGO, l’opérateur actuel, d’investir dans de l’outillage adapté. Un sujet actuellement en négociation entre le port et la direction de l’opérateur.
Il devient important pour le port d’être un outil au service de son économie régionale. « Nous estimons aux environs de 400 000 EVP, le nombre de conteneurs échangés avec la région. Nous traitons 180 000 EVP, soit la moitié. L’autre partie emprunte d’autres ports. » Outre cette implication dans l’essor économique régional, le GPMNSN affiche son ambition de devenir un port de référence de la transition énergétique et écologique. Pour la direction du port, il ne s’agit pas d’être en rupture avec son activité traditionnelle, mais d’accompagner les sites et les industries portuaires vers les orientations politiques nationales et locales en matière d’énergie.