La filiale sénégalaise de Necotrans, TVS (Terminaux vraquiers du Sénégal), a commencé l’année en faisant parler d’elle. À en lire les journaux locaux, ce serait une véritable révolution sur le port. En fait, la souris a accouché d’une montagne. Selon un communiqué du groupe Necotrans, la mise en place d’une grille tarifaire au 1er janvier était prévue de longue date et notamment lors de la conclusion de la concession. « Les tarifs appliqués depuis le début de l’année respectent scrupuleusement ceux homologués par le ministère du Commerce en 2002, explique un responsable du groupe français. Depuis leurs publications, ces tarifs n’ont jamais été appliqués. » Désormais, la tonne manutentionnée chez TVS est établie à 3 645 FCFA (5,44 €). Outre l’application des recommandations ministérielles de 2002, ce tarif a été âprement négocié en 2015 avec l’ensemble des acteurs de la place portuaire, répète Necotrans.
Une augmentation non justifiée
Parmi les sociétés ayant accepté ces nouveaux tarifs figurent Prochimat, Istamco, Transsene, Somicoa, Baobab Mining, West Wind ou encore Sénégal Mines. L’opposition à ces tarifs a été menée par les Ciments du Sahel au nom du groupe des opérateurs miniers du port de Dakar. Ce groupe a rappelé, lors d’une conférence de presse le 18 janvier, que la tonne manutentionnée au port de Dakar pour les Ciments du Sahel était auparavant à 1 500 FCFA (2,44 €). « Cette augmentation n’est pas justifiée, a souligné N’diankou M’bengue, coordinateur du groupe des opérateurs miniers du Port de Dakar. Quand on a un monopole sur un tonnage aussi important, de 2,3 Mt, les prix devraient aller à la baisse ». Du côté de Necotrans, ce discours ne tient pas. Ce nouveau tarif est plus lourd pour certains opérateurs, mais avantage d’autres chargeurs du port.
« Si vous allez au môle 8, vous verrez que les conditions de manutention sont plus que déplorables. Il n’est donc pas question que cette augmentation passe », a continué N’diankou M’bengue. Necotrans réfute cet argument. Les cadences de manutention ont augmenté proportionnellement aux investissements, indique le groupe français. En l’espace de deux ans, ces dernières ont été multipliées par trois à 20 000 t/j.
Au final, les Ciments du Sahel ont eu un navire bloqué pendant trois semaines et ont finalement accepté les nouveaux tarifs. Tout est rentré dans l’ordre.