« De nouveau cette année, la croissance du port dérive du pétrole », résume Allard Castelein, directeur général de la société d’exploitation du port de Rotterdam, en présentant le bilan de l’année écoulée. « Aussi bien en Europe qu’en Russie, les raffineries se sont approvisionnées en grandes quantités de pétrole pour profiter de la chute des prix en vue d’augmenter leur marge », explique-t-il. De fait, représentant plus d’un tiers du total des transbordements du port néerlandais, le secteur des produits pétroliers, y compris brut (170,4 Mt en 2015, + 13 % par rapport à 2014), a tiré l’ensemble de l’activité sur l’exercice écoulé. Les acheminements ro-ro ont aussi participé à ce mouvement. Outre les problèmes d’immigration clandestine détournant le trafic de Calais vers Rotterdam, la bonne tenue de l’économie britannique a permis une augmentation de 10,1 % des volumes transbordés, à 22 Mt.
Les conteneurs en recul
À l’inverse, contre-performance notable dans la branche conteneurisée, en recul de 1,1 % à 126,2 Mt. Cette activité a été pénalisée par une baisse des acheminements vers les États-Unis, le Canada et l’Amérique latine. Au contraire, les volumes transportés vers l’Asie se sont étoffés de 2 %. Au global, le port de Rotterdam a enregistré une augmentation de 4,9 % des volumes transbordés sur 2015 pour un total de 466,4 Mt de marchandises.
Dans les vracs liquides, l’autre élément marquant est la hausse de 91,3 % des transbordements de GPL (2,3 Mt). Pour les autres flux liquides, il apparaît un tassement des volumes de 0,5 % à 30,7 Mt. Pour les vracs secs (- 1 %, à 87,7 Mt), le recul des tonnages transbordés est quasi généralisé dans tous les secteurs, sauf pour le charbon (+ 1 %, à 30,7 Mt). La baisse de 3,9 % des produits agricoles transbordés s’explique par une contraction des importations due notamment aux moissons céréalières exceptionnelles enregistrées en Europe. Pour l’acier et la ferraille, les transbordements sont en retrait de 0,6 %, à 33,8 Mt.
Pour les autres vracs secs, la contraction des importations de produits alimentaires et de minéraux est responsable d’un recul de 3,9 % des volumes, à 12,3 Mt.
Dans le secteur conventionnel, les transports de colis exceptionnels ont baissé de 5,5 %, à 5,7 Mt. Mais au global, cette branche progresse de 6,5 % (27,7 Mt) grâce aux performances des transports ro-ro.