Avec 933 575 t d’hydrocarbures déchargées en 2015, soit une baisse de 0,2 %, ce trafic maintient un niveau important, assurant 40 % de l’activité portuaire de Lorient qui revendique la première place des ports bretons pour les produits pétroliers, si on exclut Montoir-de-Bretagne et Donges qui dépendent administrativement des Pays-de-la-Loire. L’investissement dans de nouvelles cuves de stockage espère capter plus de trafic. 15 M€ de travaux sont programmés pour construire deux grands bacs à double paroi. La première cuve est en place, la seconde en cours de construction. Le projet, nom de code Béol (la cuve, en breton), établit des réservoirs en tôle, ceinturés par un voile de béton de 45 cm d’épaisseur, 14 m de haut et 30 m de diamètre. La mise en service est prévue pour le printemps 2017.
L’autre gros poste du tonnage, l’import de tourteaux de soja ou de tournesol, de mélasse et de céréales dédiés à l’alimentation animale avec 880 267 t, soit près de 39 % de l’activité, est en perte de 4,2 %, la filière de l’élevage breton étant en ce moment en difficulté.
« Cette année, la baisse du tonnage s’explique par l’arrivée sur le marché de navires over Panamax, directement liée aux taux de fret très bas », note Jean-François Le Tallec, président de la CCI. Le vrac de construction (409 938 t) représente 18 % de l’activité portuaire, ciment et sable accusant une baisse de 7,4 %. Quand le bâtiment ne va pas bien… Les marchandises diverses (55 167 t) ne représentent que 2,4 % du tonnage annuel.
Les croisières ont enregistré les touchées de six paquebots, soit 3 621 passagers, majoritairement britanniques, attirés par des excursions à Pont-Aven ou Carnac. Ils dépensent en moyenne entre 80 € et 100 € par escale, et 45 % d’entre eux restent pour visiter Lorient.
L’année qui s’ouvre doit stabiliser la gouvernance du port, avec l’arrivée le 1er décembre de Laurent Chéreau au poste de directeur. Un flottement l’a précédé: en juin, le port de Lorient a mis brutalement fin au contrat du précédent directeur, Sebastien Rault, moins d’un an après son recrutement. L’intérim assumé cet été par Thierry Girard, le directeur général des services de la CCI, a lui aussi été écourté brutalement en septembre. Et précédemment, de septembre 2013 à juillet 2014, le port n’avait pas de directeur. Laurent Chéreau a dessiné ses axes de développement: la logistique pour l’import d’engrais, évaluée à un potentiel de 300 000 t en 2016, dont un tiers d’engrais nitré sans stockage, juste pour un transit portuaire; et un objectif affiché de 300 000 t de céréales à l’export.