Le long parcours d’adoption de projet stratégique a abouti le 19 novembre par l’ultime étape, la validation par le conseil de surveillance du Grand port maritime de Bordeaux (GPMB). Des investissements étant d’ores et déjà engagés sur 2015, le montant global sur les cinq ans à venir avoisinera les 100 M€. « C’est un effort conséquent correspondant à des investissements de 20 M€ par an, alors qu’ils n’étaient que de 12 M€ par an ces dernières années », déclare Christophe Masson, le directeur du GPMB.
La constitution d’un grand terminal à conteneurs sur le Verdon (TCSO), avec l’objectif de dépasser les 100 000 EVP par an, constitue l’un des axes forts. Alors que la société de manutention SMPA a investi 10 M€ dans l’achat de cavaliers et de deux portiques, Europorte dans le recrutement de personnels ferroviaires et d’achat de wagons, le Port de Bordeaux avec ses différents partenaires (Europe, État, collectivités locales…) prévoit, pour ce terminal, une enveloppe de 15 M€ dans les cinq ans à venir. « Ils seront dédiés à des travaux de voiries et de réseaux, à la construction de hangars et à des plates-formes ferroviaires dans des zones éloignées de l’hinterland », note Christophe Masson.
Objectif: 9, 5 Mt de trafic par an
Les filières socles (hydrocarbures, céréales, granulats…) bénéficieront, dans ce projet stratégique, d’une enveloppe financière similaire à celle du TCSO. Sans tenir compte du renouvellement d’infrastructures existantes, 15 M€ seront attribués à l’aménagement de terre-pleins et hangars, à l’accueil de remorqueurs sur Bassens et Ambès et au lancement du terminal de Grattequina (matériaux de construction). Le transfert du trafic conteneurs sur le Verdon pourrait ouvrir la voie à une réorganisation et une augmentation des trafics vracs sur Bassens. Parmi les leviers de développement, la filière verte est mise en avant toute comme une prospection accrue vers de nouveaux marchés comme la Chine et le Brésil. L’aménagement prévu de terrains « prêts à l’emploi » anticipant les démarches administratives (écologie, risque naturel) visera, lui, à faciliter les implantations industrielles. Ainsi, d’ici cinq ans, le port ambitionne d’atteindre les 9,5 Mt par an.
15 M€ de plus pour le dragage
Prioritaires pour les usagers du port, les tirants d’eau du chenal devraient gagner 80 cm sur le niveau actuel grâce à des dragages plus conséquents, pour un montant dédié de 15 M€ qui s’ajouterait au frais d’entretien habituels. Les dessertes ferroviaires, elles aussi, seront modernisées avec la volonté de « doubler la part modale de ferroviaire dans les cinq ans » en s’appuyant notamment sur la relance de la ligne Bruges-Verdon et la rénovation programmée de la ligne ferroviaire de la presqu’île d’Ambès.
Dans la lignée de la réforme portuaire, le port s’investit plus fortement dans des secteurs autres que le trafic de marchandises. L’un des projets ambitieux est la création d’un pôle d’envergure nationale de démantèlement de navires, élargi aux bus, trains, bâtiments militaires (modernisation de la forme 3 de Bassens, installation d’un broyeur de ferrailles, etc.). De même, le soutien à des activités de réparation navale de paquebots fluviaux et de refit de yachts aux bassins à flot s’inscrit dans les visées du port, qui consacrera près de 14 M€ à ces trois volets. Acteur de l’aménagement du territoire, le GPMB s’impliquera, en parallèle, dans des projets immobiliers aux bassins à flot. Enfin, avec un objectif d’atteindre les 50 escales de croisière par an, le GPMB va étudier la faisabilité d’un nouveau point d’escale dans le Médoc.