Transition énergétique: du peps impulsé par Peepos

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Initié depuis deux ans, validé en novembre dans le projet stratégique du Grand port maritime de Bordeaux, la démarche Peepos (port à énergie et économie positives) fait la guerre au gaspillage énergétique et à l’empreinte carbone pour préserver l’environnement, mais pas que. « L’objectif est d’anticiper les contraintes réglementaires mais également de faire de la transition énergétique un levier de compétitivité du port et des industriels », a ainsi souligné Christophe Masson le 15 décembre, lors d’une journée d’information « spéciale Peepos » destinée aux industriels et acteurs portuaires.

Des audits énergétiques

Bénéficiant de financements de l’Europe (450 000 €), Peepos a déjà pris la forme d’une vingtaine d’audits réalisés en partenariat avec l’Ademe dans des entreprises industrialo-portuaires. Yara, fabriquant de fertilisant, ou les silos céréaliers portuaires, ont ainsi planché sur le rendement de leurs équipements et l’acheminement des marchandises pour repérer des économies d’énergie potentielles, sources d’économie tout court, « avec un gain établi à 700 000 € par an de facture énergétique pour notre société », témoigne ainsi Julien Bas, directeur d’InVivo. Première pierre de cette transition énergétique, ces audits — par ailleurs devenus obligatoires fin 2015 pour les grandes entreprises –, peuvent se prolonger par divers dispositifs d’aides financières assurés notamment par l’Ademe Aquitaine et le Conseil régional d’Aquitaine. Signe que Peepos, pour fonctionner, mise sur le « collaboratif ».

Des transferts de matière

Ainsi, dans cet esprit de partenariat, certains industriels réfléchissent à l’utilisation des déchets des uns pour alimenter les process des autres. D’ores et déjà, la Siap/Prociner de Bassens recycle les déchets industriels de Michelin, produit de la vapeur qui, à son tour, est réintégrée dans les process de Michelin, le tout pour une économie de 15 000 t de CO2 par an. « De même, Saipol va apporter ses excédents de vapeur à Michelin et, sur la presqu’île d’Ambès, trois entreprises dont Orion et DPA se structurent actuellement pour mutualiser certaines interventions », a précisé Dominique David, déléguée générale d’Aquitaine chimie durable, l’un des autres acteurs locaux accompagnant cette transition énergétique.

Des économies sur le dragage

En parallèle, le Port de Bordeaux réalise lui aussi sur ses missions une chasse aux consommations. L’acquisition de la drague Anita-Conti a ainsi permis de réduire la consommation de carburants liée au dragage (l’une de plus importante du port) de 120 m3 à 80 m3 par semaine. « Une réflexion est menée également pour l’acquisition d’une drague fonctionnant au GNL, ce qui permettrait de réduire considérablement la consommation », précise Christophe Masson. Par ailleurs, sur les zones portuaires, l’éclairage LED a pris possession des quais. Les ateliers portuaires, eux, s’attellent à l’installation de coffrets-prises pour alimenter les navires à quai en électricité.

Les énergies alternatives sont également dans l’œil du Port de Bordeaux, où justement une première ferme-pilote, au niveau du Pont de Pierre, sera dédiée à des tests d’hydroliennes avec « pourquoi pas, estime Christophe Masson, l’objectif de terminaux connectés à une électricité fournie par la force des courants marins ». L’implantation de parcs photovoltaïques est de même envisagée sur le vaste foncier détenu par le port, qui prendrait dès lors la casquette de producteur d’électricité. « L’ancienne centrale d’Ambès pourrait par exemple être reconvertie », a indiqué Benoît Thomazo, délégué régional EDF.

Avec EDF, justement, le Port de Bordeaux a signé à la mi-décembre une convention de trois ans pour travailler sur la transition énergétique, les modes de financement possibles et une étude dédiée à l’alimentation électrique des navires à quai. Enfin, via un autre partenariat avec Engie, acté à la mi-décembre, une étude sera lancée pour lister les usages potentiels de GNL et travailler sur un réseau de distribution d’ici cinq ans.

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