Ces résultats positifs répercutent l’augmentation des volumes de fret dans les ports, particulièrement en ce qui concerne le vrac et conséquemment l’activité de manutention, secteurs qui ont progressé de 11,8 %, à 50,3 Mt sur le premier semestre.
D’autres résultats positifs sur la période concernent le secteur de l’exportation automobile, dont les volumes ont progressé de 23 % (à 389 203 unités) ainsi que le volume des conteneurs, + 2,3 %. Mais ces augmentations ont peu d’incidence sur les résultats du groupe qui dépendent fortement du marché des matières premières. Ainsi la décision de Transnet, rendue publique par son directeur général Siyabonga Gama, de réviser à la baisse l’ambitieux plan de développement, est-elle venue assombrir le bilan. Siyabonga Gama a en effet annoncé que le groupe ralentirait les investissements massifs qui étaient prévus pour moderniser les infrastructures portuaires, ainsi que les voies ferroviaires et les pipelines, et ce en raison de l’effondrement continu du prix des matières premières dans un contexte de récession de l’économie globale et de l’économie domestique.
La projection révisée ralentit l’investissement initialement planifié de 337 milliards de rands sur sept ans (22,2 Md€) à un investissement réparti sur 10 ans de 340 milliards de rands à 380 milliards de rands (22,4 Md€ à 25 Md€).
Ralentissements en série
Les ralentissements affectent principalement les capacités ferroviaires du minerai de fer, secteur dans lequel il s’avère que les clients ne seront pas en mesure d’atteindre la capacité de tonnage de 82 Mt initialement requise. En 2012, Transnet avait en effet prévu de rehausser la capacité du terminal minéralier de Saldanha de 60 Mt à 82 Mt, mais la baisse des commandes chinoises et la surproduction mondiale de minerai de fer ont provoqué une chute des cours de 30 % cette année (soit – 74 % par rapport au record de 2011 avec un cours de 191,70 $/t).
La société de transport et logistique adapte ainsi sa stratégie de marché à la demande et ajourne ses plans d’expansion sur le secteur jusqu’à ce que le prix du minerai de fer augmente. En outre, les secteurs de l’extraction de minerais et de l’exportation de chrome sont quasiment à plat avec 10,5 Mt, et les volumes de charbon à l’export accusent une baisse de 3 %. De même, les volumes d’acier et de ciment ont chuté de 9,2 %, passant de 10,9 Mt à 9,9 Mt. Siyabonga Gama a également annoncé que le principal producteur d’acier en Afrique du Sud, le groupe sidérurgique ArcelorMittal, a réduit ses commandes de sillons ferroviaires de moitié. La sécheresse, enfin, dans les pays d’Afrique subsaharienne, a eu un impact négatif dans les secteurs de l’agriculture et du vrac liquide, avec des volumes chutant à 4,6 Mt (– 16,4 %). Le directeur général de Transnet Port Terminals (TPT), Karl Socikwa, a appelé à relativiser l’impact du ralentissement économique chinois sur l’exportation de minerais sud-africains. S’il est vrai que l’économie sud-africaine dépend significativement de la demande chinoise dans ce secteur, Karl Socikwa voit cependant dans ce ralentissement « une opportunité pour le développement des relations économiques entre pays africains et l’intégration des économies nationales à l’échelle interafricaine ».
« Le continent africain offre de larges perspectives de croissance, les Africains doivent relever ce défi et savoir en tirer profit », a-t-il déclaré. Karl Socikwa a encore précisé qu’il était « exclu d’automatiser intégralement les terminaux portuaires, dans un pays comme l’Afrique du Sud qui connaît un taux de chômage élevé », et il a rappelé que la politique de Transnet consiste au contraire à « développer le niveau de compétence de ses employés pour leur donner les moyens d’utiliser efficacement les technologies déjà à disposition ».