Avec 30 Mt de marchandises manutentionnées, le port de Montréal affiche une croissance de 8 % pour l’année 2014. Le secteur le plus dynamique est celui du vrac solide qui s’établit à 8,6 Mt (+29 %). Pour expliquer ces bons résultats, malgré le contexte économique difficile, la direction évoque l’inauguration, en 2014, par CanEst Transit, d’un terminal de nettoyage et de mise en conteneur de produits agricoles (les céréales affichent +55 % en 2015) et l’aménagement d’un nouvel espace de 200 000 EVP dans les secteurs Viau et Maisonneuve. À la lumière de ces résultats, l’administration portuaire ne peut que se réjouir de la décision gouvernementale d’injecter 132 M$ (90,5 M€) dans ses infrastructures (un tiers des fonds provient du fédéral, deux tiers du provincial). Cet investissement, qui reste d’actualité malgré le changement de majorité intervenu à l’issue des élections fédérales d’octobre, se concentre sur trois axes majeurs.
La capacité de manutention des conteneurs va augmenter pour atteindre 2,1 Mt en 2018, soit 25 % de plus qu’à l’heure actuelle. Le coût s’élève à 83 M$ (57 M€). Les quais seront aussi en mesure d’accueillir des navires plus chargés grâce à l’augmentation de leur profondeur. Le coût se chiffre à 26 M$ (18 M€).
Stratégie maritime
Les 23 M$ (16 M€) restant serviront à améliorer la circulation des 2 500 camions qui entrent et sortent chaque jour du port en leur permettant un accès plus direct aux axes autoroutiers et en dégageant par là même les rues du centre-ville qu’ils empruntent aujourd’hui. Ces investissements visent à stimuler la croissance des trafics en positionnant le port de Montréal comme une plate-forme de premier plan pour le transport de marchandises entre l’Europe et le Québec, l’Ontario, mais aussi le Midwest américain. Par-delà cette annonce « locale », le gouvernement du Québec a dévoilé sa première stratégie maritime. Cette initiative à vaste échelle vise une utilisation optimale du potentiel maritime québécois et devrait se traduire par la création de 30 000 emplois d’ici à 2030 pour des investissements globaux de 1,5 Md$ (1 Md €). Sylvie Vachon, p.-d.g. de l’APM (administration portuaire de Montréal), y voit l’occasion de « renforcer le travail de collaboration […] entre les différents acteurs de l’industrie maritime et de la chaîne logistique, afin de développer des projets concrets, porteurs de retombées économiques et inscrits dans les meilleures pratiques environnementales et sociales ».