Après avoir signé une concession pour le terminal à conteneurs du port de Vizhinjam, dans la région du Kerala en Inde, le 15 août, le groupe indien Adani Port Special Economic Zone (Apsez) a annoncé vouloir se développer dans d’autres États du pays. L’opérateur portuaire indien est présent dans neuf ports nationaux et souhaite désormais étendre son réseau dans d’autres États indiens: Maharashtra, Karnataka et Andhra Pradesh. « Nous allons réaliser notre propre Sagarmala » (voir encadré), a déclaré le directeur du groupe lors de l’inauguration des travaux. Pour cela, le groupe de manutention regarde avec attention des terminaux dans ces « trois États dans lesquels Adani n’est pas encore présent », a indiqué un responsable du groupe à l’agence de presse Reuters.
« Les ports sont trop chers »
Développer son réseau portuaire en Inde mérite des fonds importants. Pour le groupe, « il n’est pas pensable de payer les sommes demandées. Nous avons acheté les ports de Dhamra en mai 2014 et de Kattupalli cette année, mais nous n’avons pas payé de primes parce que ces ports sont de moindre taille. Pour les autres ports, ils demandent généralement une prime. Il devient déraisonnable de payer le prix demandé. Il faut trouver un bon équilibre », a tancé Karan Adani. Et continuant sur sa lancée, il explique que l’acquisition de terminaux à Gangavaram, dans l’Andhra Pradesh, ne s’est pas concrétisée en raison du prix demandé. « Les marges dans l’industrie portuaire sont faibles. » Alors, le groupe de manutention indien envisagerait de créer des ports ex nihilo. Les investissements sont plus réguliers sur deux ou trois ans.
Outre son ambition de renforcer son réseau indien, Adani regarde aussi vers les marchés étrangers. Parmi les régions visées, le groupe Adani cible l’Asie du Sud-Est (Indonésie, Malaisie et le golfe du Bengale, avec notamment le Bengladesh) ou encore l’Afrique de l’Est. « Nous pouvons tisser des liens avec l’Afrique orientale pour permettre d’exporter leurs produits vers le monde à travers nos terminaux de transbordement. Nous avons toujours centré notre stratégie sur l’Inde », souligne Karan Adani.
Le Sagarmala indien
Le Sagarmala est un projet politique portuaire initié en 2003 par le gouvernement de Atal Bihari Vajpayee. Ce programme s’apparentait à ce qui avait été le Golden Quadrilateral, un programme de modernisation du réseau routier indien. Le projet est tombé en désuétude après la perte des élections en 2004 du gouvernement de Atal Bihari Vajpayee. Le 15 août 2014, le Premier ministre, Narendra Modi, a remis ce programme au goût du jour pour lui donner une seconde vie. L’enveloppe attribuée à ces investissements est estimée à environ 30 M€ (149 milliards de roupies).