Garantis pour un million de cycles, d’une capacité de 25 mouvements à l’heure et d’une capacité de levage de 40 t, les deux nouveaux portiques signent le sésame de la relance du Verdon fermé depuis février 2013 pour cause justement d’outillage défectueux. Neuf cavaliers, importés de Hambourg début novembre, ont également pris place dans l’avant-port médocain, équipement qui sera complété par deux stackers. Au total, pour l’ensemble de cet outillage d’occasion, un investissement de 10 M€ a été réalisé par la SMPA (Société de manutention portuaire d’Aquitaine), dont l’actionnaire principal est Europorte, société choisie par le port de Bordeaux en 2014 pour assurer l’exploitation du Verdon.
Phase de tests terminée
Selon le port et Europorte, la reprise d’activité au Verdon pourrait débuter dès décembre. « La phase de tests est terminée et deux semaines sont nécessaires pour le réglage des portiques », indique Jean-Pierre Comte, d’Europorte. Autre pan de la logistique du Verdon: la liaison ferroviaire entre Bruges et le Terminal est dans les starting-blocks. Tandis que le port a réalisé une remise en état des voies, Europorte a procédé au recrutement de 12 agents au sol et conducteurs et à l’achat de deux locomotives neuves (8 M€). « Côté ferroviaire, nous sommes donc également prêts, il ne reste que les wagons à positionner. »
Cependant, dans une optique de transférer l’actuel trafic conteneurs de Bassens au Verdon, les négociations avec les armateurs de la place se poursuivent. « Les points de discussion portent sur l’organisation logistique, les conditions tarifaires, les échanges de fichiers et données informatiques et douanières », liste Gérald Kothé de MSC Bordeaux, pilier du terminal du Verdon avant 2013. « Si ces points aboutissent, nous nous conformerons à la volonté du port de transférer l’activité au Verdon », précise le représentant de MSC. Le second armateur de la place, CMA CGM, compagnie installée historiquement à Bassens, se refuse à toute communication sur ce dossier. Par ailleurs, Europorte travaille à la venue d’un nouveau service feeder indépendant. « Les discussions avancent, mais le monde du conteneur attend que le terminal démarre », indique Jean-Pierre Comte.
Sur la question de la manutention, les négociations sont en bonne voie pour une mise à disposition du personnel grutier de BAT (Bordeaux Atlantique Terminal) au sein de la SMPA. Côté dockers, si dans un premier temps le recours aux sociétés de manutention existantes sous forme de prêt interentreprises est posé, les discussions se poursuivent sur le défraiement des déplacements et le déménagement éventuel du personnel dockers, Le Verdon étant situé à une centaine de kilomètres de Bordeaux. On ne compte actuellement que cinq dockers sédentaires au sein de BAT. Pour Jérémy Barbedette, du syndicat CGT des dockers, « une relance du terminal en décembre me paraît très optimiste, d’autant qu’il faut compter un temps de formation des dockers sur les cavaliers et au nouveau système informatique ».