L’an dernier, 1,9 Mt de céréales sont passées par les silos de Soufflet Atlantique à La Rochelle. Un chiffre record pour le négociant qui atteint aussi les limites de ses capacités. En effet, Soufflet dispose de capacités de stockage de 125 000 t, prévues à l’origine pour pouvoir assurer un trafic de 700 000 t à 800 000 t de céréales par an. « Mais nos volumes ont explosé », a souligné Jean-François Lépy, directeur négoce du groupe Soufflet. Et les silos en place n’y suffisent plus. C’est pour cette raison que le groupe a lancé le chantier d’un nouveau silo à Chef de Baie, sur la partie Sud du port de La Rochelle. Ce silo représente un investissement de 25 Md€ financé sur fonds propres. Il devrait être terminé pour la prochaine campagne, l’été prochain.
Construit bord à quai, il va aussi changer la logistique de Soufflet Atlantique. Les trois silos actuels sont distants de près d’un kilomètre du quai où sont chargés la plupart des navires. Les céréales sont donc acheminées par camions et vidées dans des sauterelles. Avec un volume d’1,9 Mt, cela représente l’équivalent de 65 000 camions sur le port. « Nous allons réduire ce brouettage, a assuré Jean-François Lépy, et ainsi diminuer notre empreinte écologique. »
Chargement à 1 200 t/heure
Le nouveau silo sera aussi embranché. Alors qu’actuellement le négociant réceptionne une centaine de trains par an, il prévoit de monter ce trafic à 250 ou 300 trains, soit l’équivalent de 25 % de son acheminement. Là encore, ce report modal devrait contribuer à faire baisser l’empreinte carbone. « Un train correspond à 45 camions », a rappelé Jean-François Lépy, avant de regretter le manque d’entretien du réseau ferré secondaire, et notamment des voies capillaires. « C’est pourtant fondamental pour l’économie rurale », a-t-il plaidé. Et d’enfoncer le clou en insistant sur la portée environnementale du réseau ferré. « Un train en moins, c’est 45 camions en plus sur les routes. »
Avec le silo viendront aussi de nouveaux équipements. Finies les sauterelles, le chargement se fera par bandes transporteuses capotées. Cela devrait se traduire par un moindre dégagement de poussières, réduit encore par un système d’aspiration au niveau du silo lui-même, et surtout par une augmentation des cadences, prévues à 1 200 t/ heure. Les clients devraient apprécier. En effet, les Panamax se font chaque année plus présents. Soufflet en a chargé une trentaine l’an dernier.
L’empire Soufflet
Simple commerce de grains il y a plus d’un siècle, le groupe Soufflet est aujourd’hui un vaste empire tenu par la même famille qu’à ses origines. Du négoce, il a étendu ses activités notamment à la meunerie, la boulangerie industrielle, la malterie (pour laquelle il occupe le premier rang mondial), le riz et les légumes secs, la production de levains et d’enzymes, etc. Avec 4 Mt, il est aujourd’hui le premier collecteur privé de céréales en France. Et le deuxième exportateur français de céréales, à destination de 63 pays. Le groupe emploie aujourd’hui 7 400 personnes dans 19 pays. Son chiffre d’affaires représente 4,91 Md€.
