L’horizon flou du retrait des énergies fossiles

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Quelle transition énergétique dans un un port tenu aux deux tiers par les énergies fossiles? En affirmant vouloir « devenir un port de référence de la transition énergétique et écologique », Nantes Saint-Nazaire part avec un gros handicap, ses trafics dépendant à 68 % des énergies liées aux ressources fossiles, pétrole, gaz et charbon. Tout sauf du renouvelable. Hormis pour l’image et le symbole, le développement des trafics liés aux éoliennes en mer pèse assez peu en contrepartie, en tonnage ou en droits de port. « La dépendance aux énergies fossiles, il faut en faire un atout. On ne s’inscrit pas en rupture, et il faut apprendre à moins raisonner en millions de tonnes », dit le directeur du port Jean-Pierre Chalus. « Notre évolution sur les énergies fossiles dépend du marché mondial, voire d’éléments imprévisibles comme Fukushima qui a vu le Japon attirer du gaz à prix fort. Le trafic de gaz nous reviendra, mais quand? », ajoute Francis Bertolotti, président du conseil de surveillance.

Dispositif de veille et de dialogue

Sur les 28 actions programmées par le plan stratégique, l’action 6 prévoit juste de « mettre en place un dispositif de veille et de dialogue avec les principaux acteurs industriels des approvisionnements en énergie fossile ». Jean-Pierre Chalus se réjouit que les fermetures de raffineries en France aient épargné l’estuaire de la Loire, et que celle de Donges Est « se positionne sur des produits à normes environnementales ». Qu’importe si le pic pétrolier est devant ou derrière nous, ou à quelle échéance irréversible il sera décidé de laisser dans le sol les deux tiers des ressources fossiles. Ici, si le port depend autant de cet approvisionnement, ce plan stratégique, certes déroulé pour cinq ans comme le premier, évacue tout scénario de décroissance – abrupte ou pas – de ce flux d’énergies condamnées. Être port d’État rend tributaire des choix nationaux, mais le retrait mondial des énergies fossiles n’est plus une hypothèse. Hormis son calendrier, c’est une certitude. En attendant, Francis Bertollotti prône une vision globale: « Il faut faire le plan stratégique des plans stratégiques. »

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