APL: le bal des prétendants

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APL dispose d’une flotte récente bien adaptée à la desserte du transpacifique, marché bien moins chahuté que l’Asie-Europe, grâce à la bonne tenue de l’économie américaine. Les deux Européens sont peu présents sur le transpacifique et y exploitent des navires assez anciens, constate Lars Jensen. Le rachat d’APL fait donc sens pour les deux et évite d’avoir à commander des navires.

Problème: l’expérience a prouvé qu’après le rachat de compagnies, Mærsk Line avait du mal à conserver les clients, juge son ancien dirigeant. Il estime que la plus grande interrogation concernant CMA CGM réside dans la façon dont elle peut payer NOL, dont l’actionnaire à 67 % est le fonds souverain singapourien Temasek. À supposer que CMA CGM dispose d’une large palette de « solutions de financement » (offertes par exemple par des banques chinoises, NDLR), elle pourrait payer APL en liquide, mais très probablement à bas prix compte tenu de la situation. Cela serait difficilement acceptable par Temasek. Ce dernier, selon Lars Jensen, pourrait préférer obtenir une fraction du capital de CMA CGM afin de profiter d’un retour à meilleure fortune. Problème, la compagnie « française » n’étant pas cotée, son capital n’est pas liquide. D’autre part, il faut organiser la probable sortie du groupe turc Yildirim.

De ce point de vue, un rachat par Mærsk serait plus facile car la maison mère est cotée, note Lars Jensen. Temasek pourrait facilement bénéficier d’une hausse du cours des actions du groupe danois et sortir la tête haute de l’aventure NOL/APL. Lars Jensen rappelle cependant que Mærsk n’a jamais réussi une bonne fusion et l’a toujours surpayée.

CMA CGM tenterait la fusion inverse

L’astuce CMA CGM pourrait être de tenter une « fusion inverse » avec NOL, société cotée à Singapour. Bien qu’étant l’acheteuse, CMA CGM serait absorbée par NOL, bénéficiant ainsi immédiatement d’une cotation à Singapour. Ce qui serait conforme à l’accord de 2012 sur la restructuration de la dette de CMA CGM signé avec les banques. Cet accord prévoit que le rachat des obligations remboursables en actions du groupe Yildirim ne peut être financé qu’avec le produit d’une introduction en Bourse d’au moins 20 % du capital, à Paris ou en Asie.

Un tour de magie comparable a déjà été réussi en 1998, à l’occasion du rachat de la CGM dont la position fiscale était largement négative (1,40 MdF, soit l’équivalent non corrigé de 213,43 M€) et sans limite dans le temps. Finalement, c’est la CGM qui a absorbé CMA, permettant à cette dernière de ne pas payer d’impôts sur ses futurs bénéfices. Fleming Jacobs, ancien cadre dirigeant de Mærsk puis p.-d.g. d’APL jusqu’en 2012, ne s’est pas exprimé sur le sujet.

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