« Cette croissance est presque entièrement due à la hausse des transbordements de brut et de produits pétroliers. Pour les autres marchandises, les volumes transbordés sont identiques à l’année dernière », regrette Allard Castelein, directeur général de la société d’exploitation du port, au point d’omettre de mentionner le regain d’activité conventionnelle. De fait, en augmentation de 11,4 % en un an, les transbordements ro-ro ont porté sur 16,6 Mt entre janvier et septembre, principalement pour écouler le trafic vers les îles britanniques. Outre le dynamisme de l’économie du Royaume-Uni, les grèves ayant ralenti l’activité des ferries ainsi que les perturbations dans le tunnel sous la Manche expliquent la hausse.
L’autre élément porteur sur cette période provient des vracs liquides (+ 12,5 %, à 169,2 Mt) avec des augmentations substantielles de trafics de carburants. La chute du prix du pétrole brut s’est en effet traduite par une demande mondiale accrue de ce carburant à laquelle les raffineries ont répondu par une hausse de production. D’où des transbordements de brut de + 8,5 % pour Rotterdam.
Plus sombre dans les vracs secs
Pour la même raison, la Russie a fait transiter davantage de quantités de gas-oil destinées aux marchés d’Extrême-Orient, via Rotterdam (+ 22,1 % de produits pétroliers). Quant aux transbordements de GPL, la hausse de 84 % enregistrée, s’explique par l’attrait de ce carburant du fait d’une forte chute du prix du gaz en Asie.
La situation de Rotterdam est plus sombre dans la branche vracs secs: – 3,1 %, à 65,3 Mt. Vu l’autosuffisance des marchés européens du fait de leurs bonnes récoltes céréalières, le trafic des produits agricoles s’est tassé de 11,7 %, à 7,8 Mt. Rotterdam subit la concurrence des ports d’Europe du Sud en ce qui concerne les importations d’acier chinois.
Autre secteur d’activité morose, les transbordements conteneurisés qui enregistrent une légère hausse de 1 % en EVP et de seulement 0,2 % en tonnage. Deux raisons à cette contre-performance. D’un côté le ralentissement économique chinois, brésilien et russe. De l’autre, la mise en route laborieuse des nouveaux terminaux conteneurisés de la zone portuaire Maasvlakte 2.