C’est le pétrole brut qui tire la courbe vers le haut. Hervé Martel, président du directoire du Grand port maritime du Havre (GPMH), analyse le phénomène. « Le pétrole brut à lui seul est en hausse de 15,2 %, soit 2 Mt de plus que l’an dernier. C’est incontestablement une bonne nouvelle. La baisse du prix du baril à moins de 50 $ est quelque chose qui nous va bien. Cette augmentation du trafic est positive pour nos recettes. Ça met du beurre dans les épinards », sourit-il, même si le responsable reconnaît que Haropa « n’a pas la main » sur la conjoncture internationale. Le trafic lié aux produits raffinés est en légère progression (+ 2,3 %). Les vracs solides, eux, se situent à 1,08 Mt, soit une régression de 3,6 %. « Pour le charbon, nous avons eu une escale en septembre. La centrale EDF du Havre tarde à redémarrer. Concernant les agrégats, la mauvaise performance de – 25,6 % au Havre – et au global de – 39 % sur Haropa – s’explique par la mauvaise conjoncture dans le secteur du BTP », commente Hervé Martel.
Un marché volatil
Et le conteneur? Sur les trois premiers trimestres, Le Havre enregistre un trafic de 19,08 Mt, soit un recul de – 2,1 %. Là encore, des explications d’ordre conjoncturel viennent expliquer la tendance. « Le premier semestre a été dans l’ensemble relativement calme sur les ports d’Europe du Nord. Si on détaille, l’export au Havre est plutôt en croissance, notamment pour les marchandises à forte valeur ajoutée destinées aux États-Unis, des marchandises de type produits chimiques, agroalimentaire ou encore vins et spiritueux. La Chine, elle, consomme plus mais exporte moins. La conjoncture n’est pas bonne en Amérique du Sud. L’import tout comme l’export au Brésil sont en panne. Tout cela joue sur le commerce mondial. Quant au transbordement sur Le Havre, il est en légère baisse mais ce marché est, comme on le sait, très volatil. »
Côté croisières, le nombre de passagers est en recul (– 2 % à 208 404 croisiéristes), signe d’une année de transition pour Le Havre qui s’explique par les investissements réalisés par les armateurs en prévision d’un redéploiement de nouveaux navires l’an prochain.