« Jusqu’à la chute des cours du baril de pétrole en juin 2014, les prix du GNL en Asie ont été très élevés comparativement aux prix du gaz par gazoducs en Europe. Dans ces conditions, les cargaisons de GNL étaient largement réexportées du Vieux Continent vers les marchés asiatiques », précise Drewry, consultant pour l’industrie du transport maritime, dans sa publication trimestrielle LNG Forecaster publiée le 29 octobre. Cette situation a favorisé la croissance d’une demande substantielle de transport de GNL avec des navires méthaniers mobilisés d’abord pour l’importation vers l’Europe puis pour la réexportation vers l’Asie, continue Drewry. La chute de la demande de gaz en Asie a changé la donne.
Modification des flux
L’écart entre les prix du gaz élevés en Asie et plus faibles en Europe s’est réduit, entraînant une modification des flux du GNL. Ceux-ci ont regagné l’Europe. Selon Drewry, les armateurs comptent sur un retour de la croissance de la consommation de gaz en Europe pour relancer les taux de fret de GNL. « Mais l’Europe sera-t-elle vraiment à l’origine d’un retournement du marché? », s’interroge le consultant. Certes, la chute des cours du baril a rendu le prix du GNL compétitif par rapport au gaz transporté par gazoduc. Cela peut représenter une opportunité pour certains pays européens ayant la volonté de diversifier leur mix énergétique. Toutefois, la plupart d’entre eux préfèrent s’orienter vers les énergies renouvelables plutôt que vers le gaz dont la consommation demeure faible en Europe, explique Drewry. Si, dans les mois à venir, les prix des commodités continuent à stagner, il en ira de même pour les flux de réexportation de GNL d’Europe vers l’Asie. Les navires méthaniers vont être moins employés. Les taux de fret risquent de continuer à baisser. « Et nous prévoyons que l’Asie va continuer à demeurer le continent leader du marché du GNL en termes de demande et de flux à moyen terme », conclut Drewry.
