Cosco, principal armement maritime chinois, entend établir un service de fret « régulier » ralliant l’Europe à l’Asie via un passage dans l’Arctique, a annoncé le 27 octobre une porte-parole. Celle-ci a précisé à l’AFP: « Nous avons l’intention d’ouvrir à l’avenir une ligne régulière, et des discussions sont en cours. » Elle s’est refusé à fournir un calendrier. Dans un communiqué, Cosco s’est ré-cemment engagé à « continuer de promouvoir la normalisation des opérations dans le passage du Nord-Est ». En raccourcissant d’une dizaine de jours le voyage par rapport aux routes traditionnelles, ce passage par l’Arctique ouvre à la Chine, premier exportateur mondial de biens manufacturés, la possibilité de livrer plus vite ses marchandises à l’Union européenne (UE), son principal partenaire commercial. La compagnie chinoise, contrôlée par l’État, a déjà par deux fois emprunté la route maritime du Nord-Est, qui longe les côtes septentrionales de la Sibérie.
55 jours aller-retour entre la Chine et l’UE
Courant octobre, le navire Yong-Sheng de Cosco a terminé en 55 jours son voyage aller-retour entre la Chine et l’UE. C’est ce même navire qui avait effectué le trajet en 2013. La Chine n’est pas riveraine de l’Arctique et n’a aucune revendication territoriale dans la région. Toutefois, en 2013, elle a obtenu de pouvoir rejoindre à titre d’observateur les pays membres du Conseil de l’Arctique, un forum intergouvernemental. Pour Pékin, le raccourci polaire s’avère stratégique, la quasi-totalité des exportations du géant asiatique transitant par la mer. « Avec le réchauffement climatique et le recul de la banquise, les voyages en été à travers les routes du Nord-Est et du Nord-Ouest dans l’Arctique sont devenus possibles, et la question de leur développement commercial, comme celle de la protection de l’environnement, attirent l’attention internationale », a aussi souligné Cosco dans son communiqué.