« L’une des actualités importantes pour le groupe Panhard en 2015 est la signature de deux accords de partenariat pour le développement de plus de 300 000 m2 de parcs logistiques dernière génération: le premier avec Haropa-Port du Havre pour développer 135 000 m2, le second à Port Jérôme-Pont de Tancarville avec la Communauté de communes de Caux Vallée de Seine pour 175 000 m2 », a déclaré Christophe Bouthors, directeur général du groupe Panhard, le 13 octobre lors d’une conférence de presse. Il y a déjà 2 Mm2 d’entrepôts logistiques au Havre. La décision d’y ajouter 300 000 m2 est le résultat d’une réflexion globale au-delà de l’immobilier logistique. » La conférence de presse a été l’occasion pour le groupe Panhard de présenter son analyse. Celle-ci repose sur les atouts du GPMH: un port en eaux profondes, à moins de 200 km du premier bassin de consommation européen, sans problématique de congestion, à la différence d’Anvers ou de Rotterdam, sur toute la chaîne logistique de l’amont à l’aval et donc doté d’une capacité à aborder des hausses de trafics. « Ces atouts sont renforcés par les tendances de long terme du marché du transport maritime international » avec des prix concurrentiels et une stabilisation des volumes, et un transfert graduel de certaines activités vrac vers le conteneur. Dans ce contexte, selon Panhard, les armateurs font le pari de la massification et de la rationalisation. « Et quelques ports vont concentrer les flux sur les routes qui permettent d’optimiser les volumes et délais de chargement/déchargement: le GPMH en fait partie. » Panhard estime que cette concentration va s’accentuer dans les années à venir, conduisant les quelques ports choisis par les armateurs à optimiser leur gestion de la flotte des conteneurs et leur capacité à évacuer la marchandise vers l’hinterland de manière efficace et économiquement rentable par les modes routier, ferroviaire et fluvial. Pour Panhard, avec la réforme portuaire en 2008, la création d’Haropa en 2012, la réforme fiscale et la mise en place de l’autoliquidation de la TVA à l’importation, une nouvelle version du système d’information, la mise en service de la plate-forme multimodale, tout ceci en 2015, le GPMH a su ajouter à ses atouts naturels une mutation en profondeur. « Ainsi, en six ans, toutes les difficultés identifiées au Havre ont été levées, a affirmé Christophe Bouthors, même s’il reste des habitudes à améliorer » comme celle des conteneurs destinés à la France qui passent par Anvers et Rotterdam.
Capter ou recapter les flux maritimes
Panhard se montre persuadé que les 50 % du trafic conteneurs destiné à la France qui échappe au Havre peut y être rapatrié « en mettant en avant les schémas de transport plus rapides, plus économiques, plus écologiques proposé par Haropa sur l’axe Seine pour desservir l’hinterland ». Ces solutions peuvent convaincre les chargeurs de faire évoluer leur décision au profit du Havre plutôt que des ports du range Nord pour les conteneurs destinés à la France. La conclusion de la conférence est revenue à Édouard Philippe, maire du Havre et député de Seine-Maritime: « Capter ou recapter les flux maritimes est un enjeu de politique industrielle et économique de niveau national. L’axe Seine est l’un des passages pour cet enjeu avec ses trois ports et il doit être pensé de façon intégrée. Pour capter les flux, la France doit se doter d’un système portuaire et industriel performant. Pour cela, il y a Port 2000 et l’axe Seine. Il faut développer les modes massifiés pour desservir l’hinterland d’Haropa qui va bien au-delà de l’Ile-de-France. Enfin, l’enjeu de l’axe Seine est aussi européen avec la volonté affichée de Bruxelles de développer les axes est-ouest pour sortir de la logique nord-sud pour desservir l’Europe continentale ».