Tous ces ports de l’ouest et du centre de l’Afrique servaient des arrière-pays naturels et captifs nationaux. Les tonnages manutentionnés reflétaient peu ou prou la volumétrie du marché intérieur national de chaque pays côtier. Seule une concurrence portuaire embryonnaire existait pour la fidélisation des volumes imports et exports des pays sans littoraux.
Les années 2000-2005 marquent le début des grandes réformes publiques avec, entre autres, les premières concessions qui aboutissent à une modernisation des terminaux conteneurisés. L’exploitation des activités de manutention et la responsabilité d’investissements sur les matériels et superstructures ont été alors transférées aux mains d’opérateurs internationaux. Outre les croissances socio-économique et démographique africaines qui ont nourri la demande de produits manufacturés internationaux, un changement quantitatif et qualitatif a été constaté dans les services aux navires. Moins dans les prestations sur les marchandises.
Entre 2000 et 2014, les ports ouest-africains ont enregistré une croissance annuelle supérieure à 11 %, faisant passer le total des manutentions d’environ 1,5 MEVP à 7,5 MEVP en 2014. Ce total pourrait dépasser les 10 MEVP pour 2017-2018 selon les travaux prospectifs de la Fondation Sefacil.
Un changement d’échelles flagrant en une décennie
Le graphique ci-dessous croise trois types d’informations:
– profondeur d’eau disponible;
– longueur totale des linéaires de quai conteneurisé;
– capacité théorique des surfaces conteneurisées sur le terminal ou les terminaux dans le port.
Au 1er janvier 2005 est établi un constat avant la première phase de mises en concession, alors qu’au 15 octobre 2015 sont représentées les caractéristiques des projets les plus avancés et crédibles d’expansion conteneurisée.
Tous les futurs terminaux présentent au moins 15 m de profondeur d’eau et des linéaires supérieurs à 1 km, sauf Kribi (la position de Pointe-Noire se justifie car seule la dernière phase d’extension est représentée, elle intervient après 2015). Les surfaces sont considérables puisque les premières phases des deux seuls projets du Nigeria (excluant le projet Ibaka à l’est du pays) représentent l’équivalent de Port 2000 au Havre.