Une feuille de route chargée

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Sa feuille de route fixée sur 2025 va impliquer d’importants investissements, indispensables pour faire face aux agrandissements d’échelles qui caractérisent divers trafics maritimes, et faciliter l’évolution vers une nouvelle dimension. Le cap des 200 Mt sera bien dépassé cette année, celui des 250 Mt n’est pas à exclure pour 2025.

La nouvelle étape de cette évolution démarre avec une mutation structurelle. Jusqu’ici, la gestion du port a relevé d’une entité appelée Entreprise portuaire communale autonome, dont le seul actionnaire est la Ville. Dès le mois de janvier, il s’agira de la société anonyme (SA) port d’Anvers au capital de 800 M€. Le 17 juin, le gouvernement flamand a adopté un décret allant dans ce sens. Fin octobre, le conseil communal devrait avaliser, de sorte que dès le 4 janvier la SA sera opérationnelle. Le conseil d’administration sera réduit d’un tiers. Il ne comptera plus que 12 membres, répartis en deux groupes de six, de manière à avoir un équilibre entre représentants politiques agissant au nom de l’actionnaire unique qu’est la Ville, du moins dans un premier temps (leur rôle sera axé sur le secteur de la stratégie), et les représentants indépendants. Les noms de ces derniers ne sont pas encore connus, mais on connaît les exigences en ce qui concerne leur profil. Ils seront répartis en trois secteurs. Les uns doivent avoir une grande expérience de la gestion d’une entreprise, ayant été p.-d.g., par exemple. D’autres doivent avoir une grande expérience sur le plan financier, ressources humaines et IT. Bref, tout ce qui est indispensable sur le plan du management. D’autres encore doivent avoir une connaissance approfondie du secteur maritime de la pétrochimie. C’est une situation particulière en ce sens que le secteur portuaire privé de la pétrochimie ne sera pas directement impliqué. L’objectif est d’instaurer une nouvelle forme de concertation avec la communauté privée et l’industrie. En d’autres termes, les indépendants siégeront au conseil d’administration en tant que gestionnaires de la SA Port d’Anvers, et non en tant que représentants d’intérêts extérieurs. En 2016 le p.-d.g. de l’entreprise restera l’actuel patron du port, Eddy Bruyninckx.

L’actionnariat sera susceptible de modification par la suite, lorsque sera réglée la question d’une éventuelle participation du secteur industriel de la rive gauche, qui relève d’une intercommunale, dont Anvers détient 38 %, mais ne couvre pas les infrastructures et aspects maritimes de la zone portuaire. L’intégration de représentants du pays de Waas dans la SA constitue un problème politique à régler car le ticket d’entrée risque d’être assez élevé.

Une enveloppe de près de 2 Md€

La nouvelle SA Port d’Anvers aura un programme d’investissements très chargé pour la période 2015/2025. Il y a d’abord les aspects les plus importants, avec en tête de liste la préparation de la nouvelle darse à marée Saeftinghedok sur la rive gauche, qui voisinera le Deurganckdok. Un investissement complètement à charge du port. La première phase consiste à disposer de chaque côté deux quais de 1 250 m, et ce pour 2021. Figure au programme le renouvellement total de l’écluse Royers, qui sera plus grande, car outre le fluvial elle interviendra également pour des trafics shortsea. S’ajoutent la réalisation du grand projet industriel ERS, qui devrait couvrir le site que MSC aura quitté à la darse Delwaide, et la conversion de l’ancien site Opel près du bassin Churchill, sans oublier les parcs logistiques. Interviendra la réalisation d’un plan directeur qui vise la partie centrale du port rive droite. Il s’agit de suivre les développements des trafics de vracs liquides. Les navires deviennent plus grands et, partant, il faudra draguer pour permettre des tirants d’eau plus élevés. Sur la rive gauche, outre les aménagements du réseau routier pour les dessertes des terminaux à conteneurs (en 2017 il y aura à chaque extrémité de la nouvelle grande écluse deux ponts routiers/ferroviaires), les connexions avec les autoroutes seront améliorées. Les 1 000 ha de la zone de Saeftinghe seront préparés pour des implantations industrielles et logistiques, en plus du parc logistique du pays de Waas. Toujours rive gauche, les terminaux de Vopak et de AET (Groupe Grimaldi) verront leur quai considérablement allongé pour 2016.

L’accent sera également mis sur la mobilité et les relations avec l’hinterland. Cela implique une étroite coopération avec des hubs intérieurs: les terminaux de Genk, Grobbendonk, Liège, Bruxelles et Geleen, dans le but d’une massification des volumes avec vers les centres de production/consommation et autres centres internationaux. En ce qui concerne le rail, Eddy Bruyninckx insiste sur le rôle d’Anvers en tant que point central pour trois corridors ferroviaires européens majeurs: Rhin/Alpes, Méditerranée et région Baltique. En plus, d’autres trafics réguliers vont se développer. Des trains réguliers circulent déjà entre Anvers, la Russie, le Kazakhstan, la Corée et la Chine. Les fréquences seront accélérées entre le terminal d’Antwerp Gateway et le terminal DIT à Duisbourg. D’autres liaisons ont été lancées tout récemment.

Pour le secteur fluvial, des développements se poursuivront sous forme d’accélération de fréquences, notamment entre les terminaux à conteneurs et dix terminaux intérieurs dans le sud-est des Pays-Bas, sans oublier la création de nouveaux postes d’accostage et d’attente.

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