La Mission de la flotte de commerce (MFC) a diffusé il y a quelques jours l’état, au 1er juillet 2015, de la flotte de commerce sous registres français (navires de charge et de services maritimes compris) de 100 UMS et plus). Elle compte 301 navires. Mais la flotte de plus de 100 UMS, contrôlée par des intérêts français sous d’autres pavillons, compte 796 navires représentant près de 20,2 UMS. Elle est principalement constituée de navires de charge (62 % en nombre et 96 % en jauge) et de navires de services maritimes (39 % en nombre et 4 % en jauge). Par contre, les navires détenus par des intérêts étrangers mais immatriculés sous registre français (principalement pour le transport de brut, et prochainement de produits raffinés) ne sont pas recensés.
La flotte de transport sous registres français représente 176 unités, soit plus de 5,3 UMS et plus de 6,3 Mtpl. En douze mois, elle a chuté de cinq unités, mais la jauge est restée stable (+0,8 %) comme le port en lourd (+1 %). La taille croissance des navires permet ce gain de productivité au détriment de l’emploi.
La flotte de service (câbliers, recherche sismique, assistance aux plates-formes offshore, etc.) compte 125 unités de 100 UMS et plus, soit une jauge de 351 793 UMS. Sur 12 mois, cette flotte a augmenté de huit unités et sa jauge de plus de 10 %.
Sur les 176 navires de charge, 73 sont immatriculés au RIF (dont les 22 porte-conteneurs de CMA CGM). Ils représentent 4,376 MUMS et 6,121 Mtpl. La jauge et le port en lourd sont en légère hausse sur douze mois. Soixante-trois autres navires sont enregistrés au registre métropolitain et 40 en outre-mer (dont 27 en Polynésie française).
En ce qui concerne la flotte de services maritimes, 94 sont enregistrés au RIF (dont 54 exploités par Bourbon, sans compter Les Abeilles Internationales) et 31 en métropole. Les unités d’assistance aux plates-formes offshore sont passées de 56 à 65 en douze mois. En tenant compte toutes les tailles, le RIF représente 300 navires pour 4,709 MUMS.
Au 1er juillet 2000, la flotte de transport française de plus de 100 UMS comptait 230 navires pour 4,43 MUMS et 6,48 Mtpl. En nombre, cela a constitué un record historique. La jauge a atteint sa limite haute au 1er janvier 2012 avec 6,42 MUMS/211 navires (dont 3,21 MUMS de flotte pétrolière pour 68 unités). Le port en lourd était à son maximum au 1er juillet 2010 avec 8,46 Mtpl avec 217 navires. Les 68 navires de la flotte pétrolière représentaient alors 6,08 Mtpl.
Depuis le 1er juillet 2012, tous les indicateurs de la flotte pétrolière, des navires de charge et de la flotte passagers sont en baisse plus ou moins marquée.
Dans un proche avenir
En guise d’éléments de prospective, la MFC souligne que la réforme en cours de la loi de 1992 étendra aux importateurs de produits raffinés l’obligation de capacité sous registre national.
La MFC note que la majorité des 16 grands porte-conteneurs qui seront livrés en 2015 et 2016 à la CMA CGM sera immatriculée à Malte. Le porte-conteneurs Durande, de Marfet, est maintenant au Luxembourg.
Dans le secteur « très » concurrentiel du vrac sec, la France ne compte plus un seul navire de ce type au RIF.
Et le navigant dans tout cela
De plus en plus rarement évoqué, l’état de l’emploi de marins est également présenté pour l’année précédente, sans distinction entre les officiers et le personnel d’exécution. État partiel car ne sont comptabilisés que les navigants embarqués sur les « seuls navires de commerce de plus de 100 UMS exposés à la concurrence internationale ». Les équipages des nombreuses vedettes à passagers du littoral atlantique et méditerranéen sont donc hors champ. « Petits » brevets, certes, mais population littorale active.
En 2014, donc, les marins français « exposés à la concurrence internationale » étaient au nombre de 10 435, dont 6 532 étaient embarqués sur des navires à passagers. Parmi ces derniers, 5 685 l’étaient à bord de ferries. L’importance en termes d’effectifs de la BAI, de feu MyFerryLink et de la SNCM est une nouvelle fois patente. À ces 10 435 navigants français s’ajoutaient 1 042 communautaires et 5 931 non-communautaires.
Les navires de service (hors remorqueurs portuaires et autres vedettes de lamanage) ont donc employé, en 2014, 2 382 navigants français, le principal employeur étant probablement Bourbon. Leurs homologues communautaires étaient 3 645, et les non-communautaires 2 903.
Les navires de charge (porte-conteneurs, rouliers immatriculés au RIF notamment) ont employé 838 Français, 254 communautaires et 1 125 non-communautaires. La plupart étaient embarqués sur des porte-conteneurs: respectivement 636,254 et 927.
Enfin, la flotte pétrolière (brut, raffinés et gaz) a employé 683 navigants français, 360 communautaires et 1 447 non-communautres.
La proportion des navigants français varie grandement selon le type de navire: 99 % pour les ferries, 44 % pour les câbliers, 36 % à 35 % pour les navires d’assistance offshore immatriculés au RIF ou les porte-conteneurs, et 22 % pour les VLCC et autres transporteurs de raffinés. Dès lors, une question pourrait se poser: l’obligation de capacité aux importateurs de raffinés fera-t-elle augmenter la proportion de marins français? En d’autres termes, l’aide aux compagnies maritimes n’entraîne pas automatiquement une croissance des emplois de navigants.