« Nous ne sommes pas là pour déséquilibrer le marché du transport de fret »

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Journal de la marine marchande (JMM): vous proposez de racheter la sncm pour 3,7 M€. pourquoi un prix de cession aussi faible au regard des autres offres et de la valeur des actifs de la compagnie?

Patrick Rocca (P.R.): Quand vous sauvez une entreprise, il vaut mieux reprendre un maximum d’emplois que de donner l’argent au tribunal. Notre offre est la mieux-disante. Elle se situe à 8,7 M€ comprenant le versement de 3,7 M€ cash et de 5 M€ au titre de la garantie des congés payés que nous assumons et des indemnités de fin de carrière. Nous reprenons 845 salariés, soit 160 personnes de plus que les autres candidats. Avec un salaire brut moyen de 55 000 € par an, pour deux ans, cela représente 22 M€ sans compter l’économie générée par ces personnes qui ne seront pas intégrées au plan de sauvegarde des emplois.

JMM: votre offre a été écartée au mois de juin par le tribunal de commerce de marseille. qu’est-ce qui change dans cette nouvelle proposition?

P.R.: Nous apportons un accord de financement à hauteur de 15 M€. Cette fois-ci, nous ne reprenons pas les actifs immobiliers. Nous reprenons simplement les participations et les actifs nécessaires à l’exploitation. Si le siège social reste à Marseille, en revanche, nous allons déménager. L’immeuble de la rue de Ruffi et ses 8 000 m2 de bureaux est bien trop grand. Nous allons réajuster les surfaces afin de les réduire, ainsi que le montant des loyers. Il n’y aura plus que 140 salariés dans les bureaux.

JMM: quelle sera la stratégie de transport de remorques de rocca transports?

P.R.: Nous transportons par voie maritime l’équivalent de 450 000 mètres linéaires de fret par an. Nous ne sommes pas là pour déséquilibrer le marché et nous allons continuer à charger sur les navires de Corsica Ferries à Toulon, car nous avons des clients dans le Var. Ces dernières années, nous avons eu des différends commerciaux avec la CMN, nous travaillions à la marge et nous avons recommencé à travailler avec eux depuis la mi-juin. Quant à la SNCM, nous avons réduit le nombre de remorques en raison des difficultés et basculé sur CMN et Corsica Ferries.

À la reprise de la SNCM, nous transférerons quelque 100 000 mètres linéaires sur les navires afin de revenir au niveau de trafic antérieur. C’est un simple rééquilibrage.

JMM: il se dit que vous avez racheté au 1er septembre l’enseigne décathlon en corse. qu’en est-il?

P.R.: C’est vrai en effet. J’ai repris le Décathlon d’Ajaccio et deux autres magasins sortiront de terre en 2016, un à Bastia et un autre à Porto-Vecchio.

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