Le début des travaux pourrait être reporté

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Le 24 septembre, le rapport commandé par la commission du canal du Nicaragua a été présenté par leurs auteurs dans une consultation publique. Environemental Resources Management, le consultant britannique en charge de ce rapport, est venu à Managua pour le présenter. Ce rapport a d’ores et déjà été donné au gouvernement de Managua et au groupe HKND (Hong Kong Nicaragua Development, concessionnaire pour la construction du canal) le 25 mai. La réunion du 24 septembre a été l’occasion pour les autorités de Managua et le groupe en charge du canal de présenter les conclusions de ce rapport. Les débats ont duré plus de six heures. Parmi les participants des associations écologiques, des autorités européennes, sud-américaines, des ambassadeurs de plusieurs pays ainsi que des représentants de l’église catholique ont débattu des conséquences économiques, sociales et environnementales du projet.

Manquements

Les conclusions ont incité la commission du canal à reporter le démarrage des travaux de ce projet au mois de mars 2016. Les 14 tomes de cette étude expliquent avec force détails les manquements dans l’état actuel du projet. D’un point de vue environnemental, note les auteurs du rapport, le tracé de ce canal se ferait dans une zone sismique, ce qui pourrait à terme endommager les écluses. De plus, toujours du point de vue environnemental, le rapport de ERM s’interroge sur la capacité du Nicaragua à disposer de suffisamment de ressources en eau pour alimenter le canal. D’un point de vue social, un volet qui a suscité de nombreux mouvements de protestation au cours des premiers mois de l’année, les auteurs invitent HKND à revenir autour de la table pour négocier avec les populations indiennes qui seront déplacées.

Pour les associations écologistes, ce projet suscite des craintes sur l’avenir de la forêt tropicale, du Lac du Nicaragua, première réserve d’eau potable d’Amérique centrale, et sur le corridor emprunté par de nombreuses espèces animales pour migrer entre le Nord et le Sud. En outre, un professeur en biologie à l’Université centrale américaine de Managua s’est inquiété de l’avenir des 5 Mdm3 de boues issues du dragage. « Le rapport ne semble pas apporter de réponses sur le dépôt de ces boues et leurs conséquences à moyen terme sur l’écosystème », a déclaré le professeur.

Des oppositions qui ne doivent pas cacher que selon les derniers sondages, la majorité de la population serait favorable à ce canal. En réponse aux critiques formulées, le vice-président du groupe HKND, Pang Kwok Wai, s’est voulu rassurant. Déjà, des éléments de ce rapport ont été pris en compte et ont fait l’objet de modifications, « pour annuler ou restreindre certains impacts négatifs », a souligné Pang Kwok Wai. Il a assuré que ce canal apporterait de meilleures conditions de santé aux populations nicaraguayennes. De plus, ce projet sera source de nombreux nouveaux emplois pour le Nicaragua et, au final, l’impact sera positif. Pour le chef de projet de HKND, Bill Wild, « ERM pense que si ce projet se réalise en conformité avec les standards internationaux, il pourrait offrir le meilleur futur pour le Nicaragua et apportera des bénéfices environnementaux, sociaux et économiques pour le peuple nicaraguayen ». Et au final, après la réunion, un des rapporteurs a déclaré la faisabilité du canal.

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