Le triplement du ferroviaire dans le port

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Un « événement » ferroviaire organisé autour de Cargill France et de l’OFP Atlantique annonce les investissements ferroviaires du port et affiche son ambition de multiplier le fret ferroviaire par trois.

Devant la communauté portuaire réunie au grand complet, un wagon de colza se vidait, le 4 septembre au terminal vrac, pour le fabricant d’huile Cargill. Le contrat qu’il venait de signer avec l’opérateur ferroviaire de proximité OFP Atlantique était souligné par tous. Pour Bruno Hug de Larauze, p.-d.g. de l’opérateur du terminal vrac, « la compétitivité ferroviaire revient. Avec la concurrence, on change un peu de modèle ». L’OFP Atlantique, détenu par le Grand port maritime de La Rochelle, celui de Nantes Saint-Nazaire et EuroCargoRail, filiale de la Deutsche Bahn, signe là son premier gros contrat à Nantes Saint-Nazaire face à SNCF Logistics. Hervé de Praingy, p.-d.g. de Cargill France, avoue que l’OFP Atlantique a offert un meilleur prix ainsi qu’une plus grande souplesse opérationnelle et commerciale. Des chiffres déboulent dans la foulée. Le port va investir 4,5 M€ dans une voie supplémentaire à l’entrée de Montoir pour traiter des trains de 44 wagons en une seule fois. Un train complet par jour, tous les jours, c’est le contrat, pour trois ans, entre Cargill France et l’OFP Atlantique. Il représente 400 000 t de céréales déchargées par an, un tiers de l’approvisionnement des deux usines Cargill de Saint-Nazaire et de Montoir. Mais au beau milieu de cette noria de trains quotidiens, tout le monde craint le grain de sable, la rupture d’approvisionnement. Un incident sur le réseau national – comme l’incendie sous un pont à Tours, à la mi-juillet – et la chaîne logistique est en danger. « Sur le port, j’ai investi dans quatre ITE (installations terminales embranchées), elles sont toutes déficitaires. Il faut une volonté de fer pour continuer de faire du ferroviaire. Améliorer la fiabilité, la fluidité du mode ferroviaire doit mobiliser tout le monde », explique Bruno Hug de Larauze.

« Une révolution tranquille »

La Région, depuis un an, entend déminer, éliminer tout ce qui freine le développement du ferroviaire dans le port. Une dizaine de fiches-actions ont été approuvées en mai au Conseil de développement du port. « Une révolution tranquille, commente Jean-Pierre Chalus, président du directoire du GPM de Nantes Saint-Nazaire. Des cailloux retirés de la chaussure! » L’un des principaux freins, la « porte » fermée du réseau ferré national sur le réseau portuaire, ou plutôt incapable d’être ouverte 24h sur 24, est levé par SNCF réseau. « Nos graphiques de circulation des trains sont constitués avec deux ans d’avance, ce que ne peuvent envisager les commissionnaires de transport. Il ne reste plus beaucoup de sillons ferroviaires disponibles pour eux. Mais nous avons convenu que si nous sommes avertis un mois à l’avance, nous pouvons assurer le passage de trafics ponctuels comme les trains de fret à l’entrée du port », explique Pierre Hardy, de SNCF Réseau. Le port va centraliser les besoins et les communiquer. À long terme, il a les yeux rivés sur deux gros projets d’infrastructures qui devraient tout changer pour lui. D’abord une virgule ferroviaire, permettant aux trains en provenance de Rennes de tourner à droite vers Saint-Nazaire. « Nous ouvririons une deuxième voie d’approvisionnement par le nord alors que nous sommes contraints sur la première, notre voie naturelle vers Paris et Tours, par le segment Nantes-Angers très encombré », explique Jean-Pierre Chalus. Le port utiliserait les sillons ferroviaires libérés sur la voie classique entre Paris et Rennes par l’entrée en service de la ligne à grande vitesse jusqu’à Rennes en décembre 2017. Deuxième projet, la fin de l’électrification jusqu’à Lyon dégageant la voie vers l’Europe centrale. Il ne manque plus que 90 km entre Nevers et Chagny. Ils sont inscrits au contrat de plan de la Bourgogne. Vers le centre de la France, le port compte à plus court terme sur un port sec aux environs de Vierzon en correspondance avec lui. « Mais de quoi s’agit-il? Simplement d’un point d’appui pour traiter certains trafics? Nous sommes en contact avec FerAuvergne l’opérateur local. Il va se passer des choses de ce côté-là », indique Jean-Pierre Chalus.

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