La météo havraise était particulièrement favorable ce lundi pour accueillir le plus récent navire de la compagnie norvégienne Höegh Autoliners, d’une capacité de 8 500 équivalents voitures standards. Ses clients français, commissionnaires de transport spécialisés sur les DOM-TOM et constructeurs automobiles, ont pu parcourir plusieurs des 14 ponts du navire pour vérifier la qualité du revêtement antidérapant des rampes d’accès et constater la disparition des « pattes d’éléphant » qui servent de points d’accrochage sur le pont aux sangles ou aux chaînes assurant le saisissage des véhicules. Ces pièces soudées au plat pont ont été remplacées par de simples trous d’environ 8 cm de diamètre, répartis tous les 60 cm en largeur comme en longueur. Plus simples, moins lourds et plus confortables car il n’y a pas de surépaisseur.
La longueur extérieure du flotteur, 199,9 m, permet d’échapper à la surcharge prévue pour passer le canal de Suez ou celle de la plupart des ports japonais, explique Luc Massaux, directeur de la filiale française. En fait, tout a été fait pour optimiser le rapport capacité commerciale/ coûts d’exploitation.
La très grande hauteur des clairs de porte est commercialement importante pour capter une nouvelle clientèle: celle des colis volumineux susceptibles d’être chargés horizontalement, comme les voiliers. Les colis moyennement lourds (maxi 250 t) sont également ciblés. Ils seront manutentionnés par des remorques de quai dédiées au navire.
Depuis au moins plus de cinq ans, les rotations des navires ont été réorganisées. Par le passé en sortie du Japon, les navires attendaient les voitures. Compte tenu de la baisse des productions japonaise et coréenne liées notamment à l’installation d’usines proches des marchés de consommation, les navires sont exploités en ligne régulière. Ils partent, que toutes les voitures soient – ou non – bonnes pour embarquement. Le semi-tramp a laissé la place à la ligne régulière.
Le fait de n’avoir pas fait partie de la bande des transporteurs de voitures qui ont été condamnés au Japon et aux États-Unis pour entente sur les prix et les prestations n’est pas particulièrement favorable à Höegh Autoliners, répond Lux Massaux, car les clients en font peu de cas. Par contre, cette affaire a occupé durant des mois plusieurs collaborateurs de la compagnie afin de fournir des réponses aux avocats.
Terminal roulier du Havre
• 100 hectares
• 10 postes à quai
• Jusqu’à 14,7 m de tirant d’eau
• Plus de 90 ports connectés
• Terminal totalement sécurisé, certifié ISO 28000
• 130 agents formés présents 24/7, assermentés et armés
• 254 000 voitures, neuves ou non, y ont transité en 2014, hors engins de BTP roulant.
La série New Horizon en bref
• 199,9 m de long HT
• 36,5 de largeur HT
• 10,3 m de tirant d’eau max
• 46,5 m de tirant d’air
• 8 500 équivalent voitures standards répartis sur 14 ponts dont cinq amovibles; 71 475 m2 réservés aux voitures; 17 740 m2 aux colis lourds
• 20 766 tpl
• Deux portes d’accès. Celle de l’arrière peut reposer sur le quai à tribord. Sa capacité maximale est de 375 t. Le clair de porte est de 12 m de large sur 6,5 m de haut. Cette hauteur permet de s’intéresser aux transports de pièces volumineuses comme les voiliers.
• La seconde porte est perpendiculaire au bordé tribord. Sa charge maximale utile est de 22 t. Son clair de porte est carré: 6,5 m × 6,5 m.
• Construction chinoise. Equipage de 21 hommes, tous chinois. Immatriculation norvégienne. Les cinq autres unités seront livrées dans les 18 prochains mois.
• Pour être indépendant des équipements portuaires, les six navires de la série seront équipés de leurs propres remorques de quai d’une capacité utile de 250 t. Elles seront accompagnées d’un tracteur. Bien évidemment, ces équipements assureront uniquement le chargement ou le déchargement des colis lourds ou volumineux et seront prestement rembarqués.