Un été plein de rebondissements pour le canal de Panama, alors que l’été a commencé avec les premières opérations de remplissage des écluses du canal du côté Pacifique. « Nous avons terminé le remplissage des écluses du côté Atlantique et nous nous concentrons désormais sur celles du Pacifique », a annoncé Jorge L. Quijano, administrateur de l’Autorité du canal de Panama (ACP) le 22 juin. Une opération qui s’est déroulée sans encombres jusqu’au 26 août. En effet, à cette date, le béton utilisé pour la construction de la chambre moyenne des écluses de Cocoli a montré des faiblesses. Lors du remplissage de cette chambre, des fissures de plusieurs mètres se sont révélées. Dans un premier temps passées sous silence, les vidéos de ces fissures ont rapidement fait le tour des réseaux sociaux. La réaction de l’Autorité du canal de Panama ne s’est pas fait attendre. Elle a demandé au maître d’œuvre de procéder aux réparations. Dès les 26 août, le GUPC, groupement en charge des travaux de l’élargissement du canal, mené par le groupe espagnol Sacyr, a déclaré qu’il procèdait à des études sur les causes de ce sinistre. Le 28 août, l’ACP a déclaré qu’une réunion avec les membres du GUPC et l’université technologique de Panama s’était déroulée sur les lieux de la rupture. L’ACP attend désormais le rapport d’expertise qui devrait expliquer les causes de ce sinistre et les solutions proposées. Ce rapport n’est toujours pas rendu public au 7 septembre. Sur le site internet gcaptain.com, une photo d’un carottage du béton permet de voir la friabilité des matériaux utilisés.
93 % des travaux sont réalisés
Cette mésaventure ne devrait pas avoir d’impact sur l’ouverture programmée du nouveau canal en avril 2016. Au 31 juillet, l’ACP déclare avoir réalisé 93 % des travaux. Le dragage des accès tant du côté Atlantique que Pacifique est réalisé à 100 %. Le dragage du lac Gatun et de la Coupe Gaillard est achevé à 94 %. L’élévation du niveau d’eau du lac Gatun est terminée à 95 % et les installations des écluses ont atteint un niveau de 91 % de réalisation. Le chenal d’accès du côté Pacifique est aussi presque fini puisque 94 % des travaux sont réalisés. Un point réalisé au 31 juillet et qui n’a donc cessé de progresser depuis lors.
Il s’en est fallu de peu que les travaux soient retardés pendant le mois d’août avec l’annonce d’un mouvement social par le principal syndicat des ouvriers du bâtiment du Panama. Le 10 août, le Suntracs (Sindicato Único de Trabajadores de la Construcción y Similares, syndicat unique des travailleurs de la construction et assimilés) a déposé un préavis de grève illimitée pour le 12 août. La principale revendication du syndicat a porté sur des hausses salariales. Au final, l’ensemble des revendications représente une augmentation de 8,9 % des salaires. Pour le groupement qui emploie les salariés, les augmentations demandées représentent entre 6 M$ et 7 M$. Face à l’enveloppe de cette revendication, le GUPC a demandé à l’ACP de prendre en charge une partie de cette augmentation. La réponse a été négative de la part de l’ACP. « C’est de la responsabilité du GUPC, selon le schéma contractuel que nous avons avec eux, a déclaré Jorge L. Quijano à l’AFP. Que le GUPC n’essaye pas de reporter encore une fois ses responsabilités sur nous », a continué l’administrateur du canal sur un ton irrité tout en ajoutant qu’il espèrait ne pas voir l’ouverture du canal retardée.
Dès le lendemain de ce préavis, le GUPC a réussi à trouver un terrain d’entente avec le syndicat. « Le groupement fait un nouveau sacrifice économique pour éviter une grève qui affectera gravement le calendrier final de ce projet », a souligné un document du GUPC. Un accord final qui prévoit une augmentation de 4,81 $ pour les emplois qualifiés et de 5 % pour les autres catégories de salariés avec un effet rétroactif au 1er juillet. Un accord qui a mis fin au préavis de grève sans donner le coût final de cette nouvelle revendication.
Malgré ces événements, les travaux continuent selon le calendrier, assurent différentes sources sur différents réseaux sociaux.