Dernières tentatives ministérielles pour résoudre la crise

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Réunion de la dernière chance pour la Scop SeaFrance? Le 24 août, autour d’Alain Vidalies, secrétaire d’État en charge des Transports, Eurotunnel, les représentants de la Scop Sea France et DFDS se sont retrouvés boulevard Saint-Germain à Paris pour tenter de trouver un accord satisfaisant pour toutes les parties. Chacune dispose d’une semaine pour valider les termes de cet accord. Aux termes des discussions qui ont duré plusieurs heures, le texte proposé par Alain Vidalies propose de verser une indemnité aux salariés de SeaFrance qui ne retrouveraient pas un emploi après la liquidation judiciaire prononcée par le tribunal de commerce de Boulogne le 31 juillet. On estime qu’environ 100 personnes sont concernées par cette indemnisation. Elle devrait s’élever aux alentours de 20 000 € par salarié. Elle sera payée à parts égales par Eurotunnel et par DFDS. Pour sa part, DFDS s’engage à reprendre 202 des anciens salariés de la Scop SeaFrance. Eurotunnel, pour sa part, table sur la reprise de 130 personnes. La seule réserve qu’Eurotunnel met à cette reprise tient à la décision de la CMA (Competition Market Authority, autorité britannique en charge des questions de concurrence). En effet, après les différentes décisions judiciaires de ces derniers mois, la CMA a décidé de faire appel auprès des instances britanniques pour interdire à MyFerryLink d’accoster dans le port de Douvres. Le groupe dirigé par Jacques Gounon ne souhaite pas s’engager à continuer une activité maritime sans avoir un écrit de la CMA acceptant qu’il accoste à Douvres. Ainsi, sur les 487 salariés de la Scop, 332 seraient repris, ce qui laisse environ 155 personnes à indemniser.

Libération des navires

Outre cette condition exogène, Eurotunnel et DFDS réclament que l’ensemble des navires de MyFerryLink soient enfin libérés par les marins de la Scop Sea France. En effet, ces derniers ont pris position à bord de deux navires de MyFerryLink, les Rodin et Berlioz, et empêchent tout transfert à DFDS. Quant au Nord-Pas-de-Calais, il est actuellement en stationnement à Dunkerque, gardienné par des équipes de sécurité mandatées par Euro tunnel mais n’est pas occupé par les marins de la Scop. « L’armateur a une obligation de sécurité des navires. Eurotunnel a donc missionné une société pour les gardienner », indique une personne proche de ce dossier.

Au cours de l’été, la tension entre les différents salariés s’est accrue. Des salariés de la Scop SeaFrance ont menacé à plusieurs reprises des salariés dans les bureaux de MyFerryLink. Selon certains salariés de MFL, les responsables de la Scop auraient tenté de prendre des documents pour bloquer le navire en stationnement à Dunkerque.

Depuis le début de ces négociations, MyFerryLink accuse les équipes menées par Éric Vercoutre de bloquer toute négociation entre les différentes parties. Lors de la liquidation prononcée le 31 juillet, Éric Vercoutre a déclaré à l’AFP: « Le gouvernement n’est pas capable de nous verser un fonds d’aide alors qu’il a donné 100 M€ à la SNCM ». Le ministre a donné rendez-vous aux partenaires le 31 août pour tenter de faire signer ce protocole de sortie de crise.

Pour Eurotunnel et DFDS, rien ne sera signé tant que les navires ne seront pas libérés. Du côté des salariés de la Scop Sea France, l’heure est à l’analyse de ce document. « Nous ne sommes pas certains que les marins acceptent de libérer les navires. C’est une condition sine qua non sans laquelle nous n’avancerons pas », indique un responsable du côté de MFL et Eurotunnel. Dès les prochains jours vont se poser plusieurs points à régler, et notamment le versement des salaires. Tant que les navires de MFL demeurent occupés par les marins de la Scop, Eurotunnel pourrait bien ne pas payer les salaires du mois d’août.

Quant à la mise en place d’une nouvelle Scop pour gérer le Nord-Pas-de-Calais, elle existe mais n’est pas active pour le moment. Si chacun persiste à camper sur ses positions, le dossier de MyFerryLink pourrait durer encore quelques semaines et finir par s’embourber réellement avec la fin définitive du pavillon français sur le détroit du Pas-de-Calais.

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