Quarante-huit conteneurs la première semaine de juin, puis 131 boîtes transférées par le rail entre l’Est et l’Ouest de Marseille-Fos la quatrième semaine. « Nous espérons parvenir à transporter entre 200 et 250 conteneurs par semaine », avance Alexandre Gallo. Directeur général du commissionnaire de transport belge Euro-rail, il a fondé en avril, à Vitrolles, RegioRail Provence. Une société de traction ferroviaire vouée entre autres à l’exploitation de la navette interbassins opérée par Railiner. « Régiorail innove et s’appuie sur la polyvalence de ses personnels pour proposer un service à un coût acceptable pour le marché », explique Alexandre Gallo. Résultat, il transfère un conteneur 20’ pour 40 €, contre 160 € à 170 € par la route (pour les chargeurs qui ont des volumes importants), et 200 € à 220 € pour ceux qui en ont moins.
Le train, d’une longueur de 700 m, offre une capacité de 80 EVP et dessert les terminaux d’Eurofos, de Seayard (zone des réparateurs) à Port Saint-Louis-du-Rhône. Il gagne ensuite Marseille pour effectuer un arrêt sur le terminal de Naviland Cargo au Canet (pour le fret continental) avant de rejoindre Med Europe de Mourepiane. Depuis le terminal à conteneurs, la navette gagne ensuite la gare de triage de Railiner à Fos Coussoul qui concentre des lots de wagons partiels depuis Miramas Clésud, Perpignan, Nancy, Clermont-Ferrand.
Asie, Auvergne, Bretagne…
Depuis peu l’opérateur Combiwest fait lui aussi appel à cette navette pour expédier depuis la Bretagne des conteneurs chargés de poudre de lait, biens d’équipement et autres matériaux à destination des pays du Maghreb. « La navette contribue à relier les systèmes ferroviaires entre eux. Ainsi, l’opérateur Ferrovergne (qui dessert Fos) bénéficie lui aussi d’une desserte orientée vers les pays du Maghreb », ajoute Alexandre Gallo. Pour Sébastien Latz, directeur du Med Europe Terminal, ce lien ferroviaire renforce la complémentarité des deux bassins. D’un côté Fos et les lignes transocéaniques, et Marseille pour les lignes short sea. La navette ferroviaire interbassins permet également le repositionnement des conteneurs vides à destination de la zone des réparateurs Arnal et Progeco.
En retirant des camions à l’A55 et à la RN268, la navette a « un effet induit d’insertion dans un système durable », se félicite Fabienne Margail du GPMM, gestionnaire de 50 km de voies ferrées à Marseille et 60 km à Fos. Railiner, qui exploite trois locomotives, emploie localement cinq conducteurs, six agents au sol, et un coordinateur. Il réalise un CA hebdomadaire d’environ 13 000 €.