Un milliard de bouteilles traitées: tel est le chiffre symbolique et historique affiché par les trois ports de l’axe Seine: Le Havre, Rouen et Paris. Réalisé en 2014, ce trafic conteneurisé de vins et spiritueux place Haropa comme le premier port mondial dans ce secteur. En progression de 30 % entre 2010 et 2013, ces flux, générés à 80 % par de l’export, ont transité majoritairement vers les États-Unis, suivis de la Chine, du Japon et de Singapour. Plus de 95 millions de bouteilles ont notamment quitté les quais havrais vers la Chine, soit 10 % de part de marché pour Haropa. Cette dernière destination était justement sous le feu des projecteurs, lors d’un atelier-débat organisé à Bordeaux dans le cadre de Vinexpo, premier salon mondial du vin qui draine près de 50 000 acheteurs professionnels de 120 pays. Rassemblant le 16 juin des représentants d’Haropa, de JF Hillebrand Group et de la direction générale des Douanes, cette conférence a démontré l’importance de la chaîne logistique et douanière pour booster le transit des vins vers la Chine, qui après un tassement donne des signes de reprise.
Des zones franches pour raccourcir les délais
Selon Eric Ni, directeur général adjoint de Shanghai Free Trade Zone United Development Co, « les exports de vins vers la Chine ont augmenté en 2015 de 36 % en quantité et de 20 % en valeur, comparé à la même période de 2014 ». Cependant, selon lui, « la compétition explose, que ce soit dans les autres pays ou le e-commerce. L’administration des Douanes s’améliore lentement en comparaison avec la croissance du marché ». De même, la directrice commerciale de JF Hillebrand China, Angela Zhou, a pointé la nécessité d’être très réactif alors que la chaîne de distribution chinoise change. « En 2014, les ventes en e-commerce ne représentaient en Chine que 27 % contre 48 % en 2015. » Selon elle, la possibilité de stocker des vins dans des entrepôts des zones franches chinoises permettrait de raccourcir le délai moyen entre le moment où le vin quitte le producteur et sa disponibilité en magasin qui est d’environ trois mois (inspection non-incluse).
De nouveaux accords douaniers entre la France et la Chine
En parallèle, la direction générale des Douanes et des Droits indirects, représentée par Jean-Michel Thillier, a présenté les accords récents passés entre les gouvernements français et chinois, « qui vont permettre de mieux recenser le nombre de conteneurs, connaître les temps d’attente, éviter les erreurs ». En 2014, en accord avec les autorités chinoises, le système informatique « Aubette » a ainsi été mis en place pour assurer une traçabilité et une authentification documentaires des vins et spiritueux français, notamment afin de lutter contre les contrefaçons.
Hervé Cornède, le directeur commercial et marketing d’Haropa, a listé tous les atouts de la logistique portuaire havraise capable d’accueillir tout au long de l’année des porte-conteneurs de plus de 18 000 EVP, de relier 600 ports dans le monde et de bénéficier de 52 entrepôts dédiés à la logistique des vins et spiritueux ainsi que d’une chaîne de pré et post-acheminement efficace notamment via des plates-formes fluviales. Il a enfin présenté les efforts réalisés ces dernières années dans la dématérialisation des données, les facilitations douanières et l’optimisation de la chaîne logistique avec la mise en service en juin du nouveau « centre nerveux » du Havre.
