Un terminal sucrier à Suape, dans l’État du Pernambouc? Ce projet est dans l’air depuis fin 2013. À cette date, Odebrecht TransPort, spécialisé dans les infrastructures au sein du groupe Odebrecht, acquiert une participation majoritaire dans un projet de terminal initié par l’opérateur logistique Agrovia. Le terminal aurait dû démarrer ses opérations dès septembre. Mais entre l’approbation du Conseil administratif de Défense économique et les autorisations nécessaires de l’Agence nationale des transports par voie d’eau (Antaq) et du Secrétariat spécial aux ports, le projet a finalement pris beaucoup de retard. Odebrecht TransPort, qui signe ainsi son premier investissement logistique dans la région du Nordeste du Brésil, entend lancer les travaux au mois d’août, et disposer d’un terminal opérationnel en septembre 2016. Un timing idéal pour accompagner la récolte de sucre 2016-2017 qui, dans la région, démarre en octobre.
150 millions de réals devraient être initialement investis (soit 43 M€), en fonction de la participation respective des deux sociétés impliquées (75 % pour OTP et 25 % pour Agrovia). Le terminal, qui devrait disposer d’une superficie de plus de 72 500 m2 et d’un quai de 355 m de long, vise à terme une capacité d’environ 750 000 t par an. Il espère se distinguer des ports déjà existants grâce à une compétitivité accrue. Le sucre devrait être transporté et stocké en vrac, plutôt qu’en sacs. « Ceci va diminuer le coût du transport et améliorer la qualité du sucre de la région », assure le directeur des investissements d’OTP, Rodrigo Veloso, en charge du projet. Et de poursuivre: « Il sera plus facile de placer le sucre sur le marché international à des prix plus compétitifs, et d’atteindre des marchés qui n’étaient pas accessibles jusqu’à présent. »
Selon ce dernier, le terminal devrait permettre d’embarquer le sucre en quatre jours seulement, à bord de navires ayant une capacité allant jusqu’à 35 000 t. À titre de comparaison, l’embarquement du sucre qui se fait actuellement par le port de Recife prend en moyenne une quinzaine de jours, via des navires d’une capacité maximale de 10 000 t.
Ce terminal représente le premier pas d’OTP afin d’atteindre son objectif: devenir un compétiteur de poids dans la logistique des produits agricoles. La société, qui pensait tout d’abord limiter ce projet au transport sucrier, songe aujourd’hui à élargir sa gamme de marchandises. Une demande d’autorisation a même été déposée auprès de l’Agence nationale de transports par voie d’eau afin de pouvoir exporter et importer d’autres produits en vrac, tels que le soja, le maïs, l’orge, le malt et le blé. Odebrecht TransPort espère être fixé sur ce point d’ici la fin de l’année. Ce nouvel axe impliquerait une seconde phase d’investissements estimés à 60 millions de réals supplémentaires (soit 17,3 M€).