À Rotterdam, le 4 juin, Brigit Gijsbers, présidente, et Hans Van der Werf, secrétaire général, ont fêté les 200 ans de la création de la Commission centrale pour la navigation du Rhin (CCNR), la plus ancienne des organisations internationales. Les résolutions adoptées lors de la session plénière de printemps, organisée simultanément avec la célébration du bicentenaire, permettent de distinguer les défis et les perspectives à relever par la CCNR et les professionnels du secteur. Renforcer la gouvernance de la navigation intérieure au plan européen en favorisant une collaboration plus étroite entre la CCNR et Bruxelles constitue un premier enjeu. Pour cela, la CCNR a adopté une résolution créant un Comité européen pour l’élaboration de standards dans le domaine de la navigation intérieure (Cesni). Ce nouvel organe de travail va réunir des experts des États membres de l’Union européenne (UE), de la CCNR, des représentants des autres organisations internationales concernées par la navigation intérieure et ceux des différentes professions du secteur. « L’objectif est de simplifier les procédures décisionnelles dans le domaine de la réglementation de la navigation intérieure, de sorte que l’ensemble des partenaires institutionnels et des acteurs impliqués puisse bénéficier de l’expérience de la CCNR », précise le communiqué. Aussi, « le Cesni sera engagé dans l’élaboration de standards relatifs aux prescriptions techniques des bateaux de navigation intérieure et aux exigences relatives au personnel navigant, ainsi qu’au niveau des différentes mesures d’application dans les domaines réglementaires concernés ». La réglementation de l’UE et celle de la CCNR renverront à l’avenir à ces standards élaborés par le Cesni.
Une utilisation du GNL en toute sécurité
L’utilisation du gaz naturel liquéfié (GNL) en navigation intérieure comme combustible de substitution constitue un autre axe de travail important pour l’avenir. Dans le cadre de différents projets de recherche et de développement nationaux et européens, le GNL a été identifié comme étant parfaitement approprié pour la navigation intérieure car son coût par unité d’énergie est bas, sa densité énergique est élevée et sa combustion est relativement respectueuse de l’environnement et du climat, rappelle la CCNR. Toutefois, l’utilisation du gaz naturel en tant que combustible présente davantage de risques que l’utilisation de gasoil, d’où l’interdiction faite à la navigation intérieure rhénane et européenne d’utiliser toute forme de gaz naturel et d’autres combustibles présentant un point d’éclair inférieur ou égal à 55 oC. Afin de déterminer si son utilisation est possible en toute sécurité, la CCNR a autorisé temporairement l’utilisation de GNL à bord de 15 bateaux à des fins d’essais et sous réserve que soient respectées de nombreuses exigences techniques et opérationnelles. Cinq de ces 15 bateaux sont actuellement exploités. Les rapports de situation régulièrement communiqués par les exploitants de ces bateaux ont permis de conclure que l’utilisation du GNL en tant que combustible est possible en navigation intérieure, à condition que soient observées des exigences particulières concernant la construction et l’exploitation des bateaux, ainsi que la formation de leurs équipages. La CCNR a par conséquent décidé d’amender ses règlements afin d’autoriser désormais l’utilisation de GNL en tant que combustible en navigation rhénane. Cela signifie que des prescriptions nouvelles sont ajoutées dans le règlement de police pour la navigation du Rhin (RPNR), dans le règlement relatif au personnel de la navigation sur le Rhin (RPN), dans le règlement de visite des bateaux du Rhin (RVBR). Ce cadre juridique de la CCNR pour l’utilisation de GNL en navigation intérieure devrait être largement repris par Bruxelles dans les réglementations européennes.