Le conseil de surveillance du Grand port maritime du Havre (GPMH) a adopté définitivement son plan stratégique le 26 juin pour la période 2014-2019. « Il s’agit d’un long processus qui a demandé de nombreux mois de consultations auprès des autorités environnementales mais aussi auprès du conseil de développement, des instances internes à l’établissement et du grand public fin 2014 », indique Emmanuèle Perron, la présidente du conseil de surveillance. Le projet prévoit au global une enveloppe de 385 M€ d’investissements sur cinq ans dont plus de 200 M€ pour de nouveaux développements. Ce programme est soutenu financièrement par l’État et la région Haute-Normandie à travers les contrats de plan régional et interrégional.
Même si ce plan insiste sur la vocation généraliste du port normand, l’objectif est bel et bien de miser sur l’essor du trafic conteneur dans un contexte particulièrement concurrentiel. Le projet stratégique ambitionne ainsi d’atteindre les 3,5 MEVP à 4,5 MEVP à l’horizon 2020. Hervé Martel, le président du directoire du GPMH, ajoute que la part du trafic conteneurisé dans le trafic global du port pourrait passer de 35 % à 50 %. Le port du Havre a identifié quatre leviers de croissance: la qualité d’accueil des armements, l’excellence du passage portuaire avec des procédures administratives toujours plus efficaces, des solutions multimodales avec la montée en puissance de la plate-forme multimodale havraise, et une offre logistique attractive. Hervé Martel met en avant le fait que le port dispose de 500 ha de réserve foncière disponible sur les cinq prochaines années. « Le foncier est un axe fort de ce plan. Il faut qu’il soit disponible au moment même où le client en exprime le besoin. D’une manière générale, nous essayons d’optimiser les espaces plutôt que de consommer de l’espace naturel », explique-t-il.
« Le pire est derrière nous »
Le plan stratégique ne délaisse pas pour autant les autres trafics, même si certaines tendances sont inéluctables. C’est en effet dans un environnement industriel en pleine mutation que le projet s’inscrit, avec notamment la restructuration de l’activité raffinage au niveau mondial qui entraîne une baisse structurelle et durable des trafics de pétrole brut. Hervé Martel tempère toutefois: « Avec la fermeture de Pétroplus et les travaux menés chez Total, nous avons perdu près de 10 Mt de brut par an. Mais le pire est derrière nous. Le trafic devrait se stabiliser sur les cinq prochaines années », assure-t-il. Le projet stratégique évoque également une autre piste de développement, celle du secteur de la chimie. Haropa Port du Havre a lancé une procédure pour accueillir de nouveaux stockistes sur la zone industrialo-portuaire. La filière du véhicule d’occasion pourrait également être un levier de croissance avec la possibilité d’étendre le terminal roulier de 20 ha supplémentaires. L’éolien offshore et le charbon figurent également sur la feuille de route du plan stratégique.