Une « success story » tranquille en Grande-Bretagne

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Depuis 20 ans, la privatisation des opérateurs ferroviaires de passagers fait face aux critiques du public en raison de la mauvaise qualité du matériel roulant, d’une performance médiocre et d’une augmentation du prix du billet bien au-delà de l’inflation. Loin des feux de la rampe, la privatisation du fret ferroviaire a vécu une histoire bien différente. Les opérateurs ferroviaires ont continuellement amélioré leurs opérations et investi dans des trains plus longs, plus lourds et plus efficaces.

Network Rail, l’organisation d’État qui gère le réseau, la signalisation et les gares, a participé à ces améliorations en modernisant les infrastructures ferroviaires pour le fret dans le pays dans le but de participer à la politique gouvernementale de réduire les effets des émissions de carbone par un transfert modal de la route vers le fer. Et pour preuve, en 2014, pour la première fois, le fret ferroviaire a transporté plus de volumes à haute valeur ajoutée qu’il n’a transporté de charbon, le produit le moins cher qui a constitué pendant des années le fond de cale de ce mode en Grande-Bretagne. Selon un rapport publié cette année, La valeur du fret ferroviaire en Grande-Bretagne, le chemin de fer entre pour 11 % du transport terrestre. Il a transporté pour 30 Md£ (41,8 Md€) de marchandises et a généré 1,5 Md£ (2,08 Md€) de bénéfices directs dans l’économie.

Une croissance de 80 % en 20 ans

« Les investissements et une plus grande implication pour de meilleurs services ont aidé notre secteur à croître de 80 % sur les vingt dernières années », explique Peter Maybury, président de Freightliner, un des trois grands opérateurs ferroviaires fret en Grande-Bretagne aux côtés de GB Railfreight et DB Schenker. Et plus particulièrement, le transport de conteneurs a enregistré une croissance forte. Selon les chiffres de ce rapport, le trafic conteneurisé a progressé de 30 % depuis 2006, avec une part de marché de 25 % pour les boîtes entrant dans le pays. Une partie de la croissance de ces trafics conteneurisés import est le résultat direct de projets de nouvelles installations dans les principaux ports conteneurisés de Grande-Bretagne au cours des cinq à huit dernières années. Une des conditions pour la réalisation de ces projets a été de prévoir à chaque fois une meilleure connectivité avec le rail. Ainsi, Felixstowe apparaît comme le port qui a le mieux réussi sa « conversion ferroviaire ». Depuis la mise en route du North Rail Terminal, en 2013, le trafic ferroviaire a augmenté de 20 %. Sur l’année 2014, avec 890 000 EVP par rail, Felixstowe confirme sa place de port ferroviaire. Et l’autorité du port ne s’arrête pas en si bon chemin. En mai, deux nouveaux portiques ferroviaires sont venus s’ajouter. Désormais, le terminal ferroviaire du port dispose de neuf portiques pour desservir 16 voies dans trois terminaux où une soixantaine de trains arrivent et partent tous les jours vers ou depuis 17 points dans le pays.

Des projets d’extension sont dans les cartons pour le fret ferroviaire outre Manche. Selon le rapport, « ce trafic pourrait plus que doubler d’ici à 2043 », et cela surtout par les trafics conteneurisés. Seul bémol, la baisse du prix du pétrole joue en faveur de la route qui voit ses prix diminuer. Pour appuyer en faveur du rail, Julian Worth, président du Rail Freight Forum, a déclaré lors d’un salon sur le multimodal à Birmingham cette année que le choix des chargeurs en faveur du rail se motive par trois aspects: le coût, la décarbonisation et la commodité. L’heure est à la méfiance. « Il est nécessaire que le rail conserve son avantage en termes de prix pour éviter de voir s’opérer un nouveau transfert modal du fer vers la route. »

Quant aux trains en provenance du continent, leur nombre a augmenté de 11 % à 787 trains opérés par Eurotunnel sur le premier trimestre de l’année. Une croissance que les observateurs attribuent au programme Etica (Eurotunnel Incentive for Capacity Additions, mesures d’incitations pour ajouter des capacités par Eurotunnel), qui a commencé en 2013 pour toutes les sociétés qui lancent de nouveaux services par le tunnel sous la Manche et avec des liaisons à l’intérieur du pays.

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