L’Europe au cœur de l’assemblée générale de la Feport

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Les mois de mai et de juin sont propices aux assemblées générales des organisations européennes. La Feport, qui réunit les associations des opérateurs privés portuaires, n’a pas dérogé à la règle. Elle a tenu son assemblée générale dans la ville portuaire italienne de Gênes du 9 au 12 juin. Au menu des travaux, les questions européennes ont pris une place prépondérante.

La présentation des premières conclusions du rapport de Knut Fleckenstein, parlementaire européen en charge du rapport sur le prochain paquet portuaire, a largement été discutée. Parmi les principaux sujets abordés, la concurrence intraportuaire et entre les ports a permis aux membres de la Feport de rappeler des faits. Ainsi, pour la Feport, la facilité par laquelle les armateurs et les chargeurs décident de modifier les escales dans les ports démontre que la concurrence dans un port est un élément clé dans la concurrence féroce et la pression sur les opérateurs portuaires privés. De plus, une concurrence entre des opérateurs privés installés dans plusieurs ports européens se mène.

La concurrence dans un port est aussi largement présente. « Souvent sur une même filière, deux sociétés se font concurrence. Et quand un seul opérateur est présent, cela vient du peu de volume traité dans le port », note le rapport final de la Feport. S’agissant des investissements, la Feport a souligné qu’au cours des dernières années, voire des décennies passées, les opérateurs portuaires privés ont largement participé au développement des ports pour adapter le port aux évolutions technologiques. Ils s’impliquent aussi dans des partenariats public-privé dans les ports ou sur des liaisons avec l’hinterland. Sur les dix dernières années, les investissements des membres de la Feport s’élèvent à 40 Md€, « dans des outils qui bénéficient tant aux armateurs qu’aux chargeurs ».

De nouveaux efforts d’investissement

Ces investissements ne sont pas terminés, puisqu’avec l’entrée en flotte de navires de plus en plus grands, de nouveaux besoins se font sentir. « Les opérateurs privés portuaires devront faire de nouveaux efforts d’investissement », indique le rapport conclusif de la Feport. Les opérateurs portuaires n’y sont pas opposés. Ils réclament simplement que ces projets portuaires se fassent sur des procédures et dans des conditions claires, transparentes et équitables et que ces investissements puissent faire l’objet d’un retour.

La transparence financière est devenue un sujet délicat. « Les mêmes règles de transparence applicables aux opérateurs privés doivent s’étendre sur les autorités portuaires. » Un appel aux institutions européennes pour qu’elles n’oublient pas que la transparence ne dissimule pas une concurrence déloyale dans les ports. La crainte des opérateurs privés demeure de voir des sociétés de manutention créées par des autorités portuaires venir fausser la concurrence. L’adaptation continue des ports aux conditions du marché se fait aussi par la formation des personnels. Les quelque 220 000 ouvriers portuaires ont besoin de formation permanente pour s’adapter aux nouveautés technologiques.

Le soutien des institutions européennes

Dans ce contexte, le président de la Feport, Gunther Bonz, a donné le point de vue de l’organisation sur les échéances européennes à venir. « Dans les prochains mois, les ports vont revenir sur le devant de la scène en s’inscrivant dans l’agenda du comité transport du Parlement européen. Il devra donner son avis sur le nouveau rapport sur le paquet portuaire. Nous souhaitons arriver à un accord sur un texte incluant des principes fondamentaux comme la pérennité des investissements, la transparence et une concurrence loyale. » Et Gunther Bonz espère que cette discussion offrira l’occasion de se débarrasser de préjugés sur les ports européens. Il a rappelé son leitmotiv: « Nous sommes compétitifs, nous souhaitons rester compétitifs et nous agissons pour rester compétitifs. Nous espérons avoir le soutien des institutions européennes pour respecter ces objectifs. » Entre les armateurs qui demandent des quais plus grands pour leurs navires et des mairies ou des ONG opposées au développement de terminaux, les membres de la Feport sont confrontés à des défis difficiles. De plus, les législations nationales ou européennes créent des surcoûts que les opérateurs privés portuaires de pays tiers ne supportent pas. « Il faudrait que les législateurs européens en prennent conscience », a souligné le président de la Feport.

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